Je recherche des intervenants pour tourner une série de vidéos pédagogiques. C'est un projet de l'EAD (Ecole d'Agriculture Durable), anciennement ITAN.
Je recherche donc de petits ou gros exploitants, voir des indépendants éclairés et passionnés, qui cultivent selon les principes de Masanobu Fukuoka en agriculture naturelle. Comme il ne sont pas nombreux et absolument pas médiatisés, je fais appel au réseau des permaculteurs pour m'aiguiller vers une ferme, me donner un contact, ou pour me proposer d'intervenir dans tel ou tel domaine particulier du vivant.
Il y a deux ans de cela, j'ai entrepris des recherches à propos d'un type particulier d'agriculture dont j'avais entendu parler dans le film de Coline Serreau : "Solutions locales pour un désordre global". Ce documentaire m'a profondément marqué lorsque je l'ai vu, et Pierre Rabhi, que je découvrais à l'époque, a su trouver les mots justes qui ont continués à faire écho dans ma conscience. La véritable souveraineté passe par la souveraineté alimentaire, et produire au moins une partie de nos aliments devrait être un droit et un devoir constitutionnel.
C'est ainsi que j'ai trouvé le mot clé "permaculture" et qu'un nouveau monde s'est ouvert à moi.
Très vite, j'ai fait le tour des possibilités qui s'offraient à moi : "je viens du rock n' rool, j'ai toujours vécu en ville, je n'ai jamais cultivé quoi que ce soit, et à part poser un papier peint et insonoriser une salle de répète, je n'ai pas beaucoup d'expérience dans la construction de maisons.".
Pour moi, tout a été très clair à partir de ce moment là. Mon couple n'y a pas survécu. Pour me former au travail de la terre, j'ai choisi l'ITAN, aujourd'hui EAD. J'ai pu auto-financer ma formation et trouver une méthode agronomique qui respecte les connaissances, que j'ai par ailleurs, des lois et des principes qui gouvernent la nature et notre univers. Une agriculture du "non agir" très proche du "non faire" des indiens d'Amérique centrale. Je ne regrette pas mon choix et je compte m'inscrire en deuxième année dès que les finances me le permettront.
Il m'a très vite paru évident qu'il fallait que je communique cette nouvelle orientation de vie. J'ai trouvé le moyen d'héberger un blog wordpress sur le serveur du forum de psychologie ésotérique où je suis modérateur (psukelogos.com), et j'ai fait une folie en achetant un appareil photo pour tourner des vidéos. J'ai parlé de ce projet à Olivier Barbié de l'ITAN la première fois que nous nous sommes rencontré de visu.
Sans avoir laissé tomber l'idée, je n'ai pas eu le temps de me pencher sur la vidéo, pris que j'étais déjà par l'étude de l'agriculture naturelle, les voyages, les rencontres, le jardin, les plantes sauvages... En revanche, l'appareil photo m'a été très utile pour me constituer une sorte d'herbier numérique et pour garder une trace de ce que j'ai vécu au cours de ces deux dernière années riches en contenus et en émotions.
Finalement, c'est Olivier Barbié qui m'a proposé de piloter un projet de vidéos pédagogiques pour agrémenter le contenu des cours de l'EAD. Une mission qui m'enchante et qui me donne le coup de fouet, et le coup de pouce financier, pour me lancer dans l'aventure. J'avais déjà l'appareil photo, avec lequel j'ai réalisé un pilote dans le jardin potager dont je m'occupe, me voilà équipé avec de quoi prendre le son correctement et un ordinateur portable pour stocker les images, dérucher et éventuellement dégrossir le montage.
J'ai du temps libre, une nouvelle voiture dans laquelle je peux dormir et voyager confortablement, j'ai peu d'exigences puisque ce projet me comble... Ma difficulté à ce stade est de trouver des intervenants, c'est à dire des exploitants agricoles qui pratiquent l'agriculture naturelle au sens strict. C'est à dire pas de travail du sol, pas d'engrais, pas de pesticides, un contrôle limité des herbes spontanées, des légumineuses associées et un couvert arboré ou étagé. Les exploitants ou les particuliers qui se rapprochent de cet idéal en ayant de bons résultats existent, mais ils sont peu nombreux, discrets, et complètement noyés dans la masse des agriculteurs biologiques.
Une stagiaire a été employée par l'école pour constituer un listing des exploitants qui accepteraient de prendre des élèves en stage. Je n'ai pas cette liste, mais il semblerai qu'elle est maigre. J'ai cependant déjà pas mal de pistes, à commencer par le jardin de Bernard Bertrand que j'ai eu l'occasion de visiter cet automne. Autrevie est la première personne que j'ai filmé en 2012. C'est à partir de ce moment là que j'ai laissé en suspend le projet vidéo... lol Pas à cause de lui, mais parce que techniquement j'étais largué.

Voilà pour la petite histoire. Pour la grande, l'EAD me donne la possibilité de promouvoir une forme d'agriculture vertueuse mais trop méconnue, un des paramètres majeurs du nouveau paradigme qu'il nous est demandé d'inventer en cette ère pétrolithique déclinante que nous vivons. Pour qu'elle ne soit plus méconnue, encore faut-il la reconnaitre et pour cela la faire connaitre. Je suis étudiant, ça tombe bien, intermittent du spectacle, nickel, ce qui me permet de libérer du temps pour me consacrer à fond dans ce travail.
C'est un projet semi-commercial, puisqu'une partie des vidéos sera vendu en même temps que les cours écrits. Mais dans le même temps, des vidéos plus courtes seront destinées au grand publique et ne seront pas payantes. Et puis, EAD ou pas, cela rejoins mon projet initial, et je compte utiliser mon blog personnel pour faire des vidéos en marge de l'agriculture naturelle. Donc n'hésitez pas à vous manifester.
Merci de m'avoir lu, et merci pour les retours.
