26 — Objectif, autonomie alimentaire d’ici 5 ans

[LeVinDuRosier]

Bonjour à tous,
Je suis valentin, j’habite actuellement à Grenoble et je suis étudiant en musicologie. Je suis ravi de découvrir votre communauté qui me semble très active !
J’ai découvert la permaculture depuis peu, par le biais d’Éric Escoffier et je suis immédiatement tombé sous le charme de ce magnifique projet qu’il nous propose : produire notre nourriture de manière responsable, éthique, de manière beaucoup plus efficace et productive, beaucoup plus économe en énergie, sans avoir besoin d’utiliser des fertilisants, engrais, pesticide, eau à gogo… tout dans ce projet me séduit et me touche.

Ma grand mère possède un champ de 1.3 hectares dans le nord de la Drôme, à Hauterives, et je rêverais de transformer ce champ en une forêt fruitière en permaculture, avoir une biodiversité colossale, j’aimerais faire pousser tous ce qu’il est possible de faire pousser dans le nord Drôme, fruitiers, arbres à feuille comestibles, régénérer le sol et amener une grande fertilité.
Mon plus grand désespoir actuellement est de ne pas trouver des bons fruits, tout est fade, impossible de trouver des pastèques dignes de ce nom. Je veux que dans ma forêt poussent les plus délicieuse pastèques au monde.

Je n’ai presque jamais jardiné, ou cultivé quoi que ce soit. j’ai quelque connaissance rudimentaires de par le potager que mon grand père cultivait. mais je suis motivé comme 4 !

Actuellement ce champ est une grand prairie, il y a eu pendant très longtemps des vaches, mais depuis plus de vingt ans ce n’ai plus que de l’herbe, qui est fauchée tous les ans, avec quelques arbres sur les bords, pommiers et pruniers. Il y a notre maison dans l’angle nord-est, l’angle nord ouest est un petit bois, et une bonne partie du champ est en pente.

je vais essayer de suivre une formation avec Éric escoffier dès que possible, en attendant avez-vous des livres à me conseiller ?

J’aimerais me lancer au plus tôt, car c’est un projet qui prendra bien quelques années à se mettre en place.

Je suis tout ouï à vos conseille, Je ne sais pas par où commencer, planter les arbres directement ? Utiliser des espèces pionnières qui laisseront ensuite la place à mes fruitiers ?
Je n’ai pas du tout idée du travail que ça peut demander. est-ce que c’est un travail à temps complet ou bien il y a des périodes ou je serais obligé d’attendre que ça pousse par exemple avant de passer à l’étape suivante ? Est-ce que ça va demander de gros travaux ou bien on plante et après on laisse faire jusqu’à ce que l’écosystème s’équilibre ?
Je suis complètement nouveau dans ce monde là, mes question vous paraîtront sans doutes stupides. Ma vraie question est sans doutes, est-ce que c’est possible de faire ça tout en poursuivant des études à coté ? J’avais presque envie de tout arrêter et de me lancer complètement, advienne que pourra. Qu’est ce que vous pouvez me conseiller à ce niveau là ?

Je vous remercie de m’avoir lu jusqu’ici, et j’attend impatiemment vos précieux conseils !

[jd-geneva]

Bravo belle motivation, bel enthousiasme de la jeunesse!

Tu es devant plusieurs défis (j'ai failli dire problèmes oups)

1) tu n'es pas à côté de ton terrain. Pour moi il est très difficile d'envisager développer un jardin à distance.

2)les efforts nécessaires:
pendants les première années,/ cela demande plus de travail qu'un jardin "chimique"
il te faut des heures de dispo pour creuser et monter des buttes
creuser des mares
broyer du bois
etc etc
C'est du temps et de l'énergie physique. ( je me traine une tendinite depuis plusieurs mois car j'ai cumulé Jardinage/boulot/carrosserie/mécanique)

3) les moyens, même si tu fais à l'économie il faut un certain budget
outils
plantes
moyen de transport...
Moins tu as de moyens financiers, plus tu dois investir physiquement.

4) le temps, il faut plusieurs années pour:
que le sol s'améliore
que tu aie le recul sur les différente météo possible pour une saison (regarde la différence entre l'été 2014 et celui de 2003)
que des arbres donnent des fruits, 5 à 10 ans (j'ai un nectarinier qui a 11 ans, cette année la récolte aurait pu être de 5 à 10 kilo... mais tout est mort avant maturité à cause de la pluie. )
que tu observe les réactions de ton terrain.

5) que veux dire, pour toi, autonomie alimentaire?
autonomie en fruit et légumes en saison
autonomie en fruit et légume 365/365
autonomie totale
Même Irène, notre hôtesse sur ce forum va faire de temps en temps des courses de denrée de base (sucre, café, pâtes, riz)
Alors qu'elle et son ami travail 7/7 à leur jardin/exploitation.
Quel régime alimentaire as-tu?

6) les ressources en matériel
Bois pour du BRF
piquets de clôtures
Bois pour les buttes
foin ou paille pour paillage
Fumier pour faire des courges et autres cucurbitacées
ça représente des volumes considérables.
Pour couvrir 100m2 de 10 cm de BRF, c'est 10m3 donc 3,5 tonnes, pour de la paille c'est 1 tonne. Tu as 13'000 m2...
Cette année j'ai taillé toutes les haies dont je dispose. (100 mètres linéaires) 5 jours de travail, 1,5 m3 de BRF
L'an prochain je ne pourrai pas en avoir autant, il faut plus d'une année pour régénérer mes haies.
Il faut imaginer comment sur le temps tu vas pouvoir auto subvenir à ces besoins-ci aussi. Propres culture céréalières, arbres têtard, arbres en cépée...

Si on ne veux pas avoir à les acheter ça demande de se faire un réseau avec les voisins, les habitants de la région.
Pour certains il s'agit de déchets, pour nous c'est des trésors, mais il faut établir le contact, le maintenir.
ça prends du temps, ça demande, des moyens de transport, de déplacement etc.
Je viens d'acheter une remorque pour pouvoir récupérer des grosses balles ronde de paille ou de foin de rebus. Indispensable pour pouvoir les déplacer, ça fait 250 kg...
Mais en même temps, si on réfléchi bien, c'est pas très permaculturel d'apporter des intrants, même si c'est des rebuts agricoles et non de la chimie, ça veux dire que ton système n'est pas à l'équilibre.

La permaculture n'est pas que du jardinage de bobo, il faut aller au contact de son environnement, s’investir, tisser des liens, plonger ses racines dans le terroir, dans la communauté...
Mais c'est comme la nature, ça prends du temps.

Concernant tes études, c'est ta décision, en fonctions des différents avis que tu récoltera.

Il y a plein de choses à explorer, plein de voies différentes, pleins d'options pour tendre à ton idéal, mais tu dois les penser sur le temps long.
Observe les plantes, d’abords elles développent des racines, puis des tiges, des feuilles, des fleurs et enfin des fruits.

Je ne veux pas être négatif, je suis juste très pragmatique, la terre offre beaucoup, mais elle ne fait pas de cadeaux.
Je fais mon jardin en permaculture depuis 2 ans. Cette année j'ai récolté de quoi tenir une petite semaine...
mauvaise météo
manque d'expérience
méconnaissance de l'environnement
méconnaissance des cultures etc
Et paf dans ma prétention

Une dernière chose plus j'observe plus je me dis, la permaculture:
Tout le monde en parle
Beaucoup essaient
certains vivent des formations, bouquins, conférence et vidéos
quelques un améliorent leur quotidien alimentaire
Rares sont ceux qui en vivent et qui ont des excédents à vendre/troquer/échanger.
Mais j'ai espoir qu'on y arrive un jour.
Avantage tout est a faire...

Bon travail!

[0tyugh]

Comme retour d'expérience, pendance ces vacances scolaires je me suis investit autant que je le pouvais dans le "sol familial" qui n'était qu'un gazon. En "permaculture" (le mot est fort ; j'ai tenté des butes, je paille, je plante le plus de diversité possible), et tous les matins, je fais le tour.

En paralèle une voisin "passionné" par l'agriculture (plus conventionnelle, avec un tracteur) m'a offert du terrain à lui pour cette année.

Donc d'un jardin dans lequel j'ai mis de l'amour et du temps... Et du truc que j'ai fait à côté (1 journée de plantation, une visite par semaine pour les "mauvaises herbes").

Ben. Je dois dire que le conventionnel à terre nue gagne en rendement. Très très haut la main (on offrait des haricots à tour de bras -et on en mange encore-), pareil pour les courgettes, et maintenant les navets.
La réalité me frustre un peu. Je veux un jardin qui sente bon la nature et qui grouille de bestioles (et de crapauds en ce moment o/), mais si devais survivre de ça je parierai sur "l'autre" champ.

Jé préfère donc de loin le feeling de mon jardin, mais le rendement n'a pas suivi : beaucoup trop de limaces en partit, je pense.
Je pense qu'il faut un temps d'adaptation, et que les prédateurs sont enfin là, donc l'année prochaine la limace devrait se calmer. J'espère.
Aussi je suis certain, j'ai fait des erreurs. Je pense qu'il me faudrait retourner voir des jardiniers plus "gagnants" dans ma région pour changer la donne.