Mon jardin - mes essais 2014-2016

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Mon jardin - mes essais 2014-2016

Message par Will du Jura » 28 Mars 2016 14:15

Par ce que je pense que l’essence même du bon jardinier est l’observation, j’ai décidé de mettre par écrit tous ce que j’observe et ce que je fais dans mon potager. Je ne doute pas qu’à mon niveau de débutant, plusieurs erreurs ont été commises. Faire le point sur ce qui à marché est constructif, mais faire le point sur ces erreurs fait avancer. D’où ma démarche ici… :mrgreen:

C’est en 2014 que j’ai décidé de créer un jardin potager. mais l'état de mon sol me posait problème. J'ai donc été prudent et ais commencé petit dans un coin pour tester la mise en application des infos trouvées ici même et sur Youtube.

L’emplacement que je réservais à mon test n’était pas des plus propices… En effet, la parcelle se situe au bord de la cours d’entrée, contre le muret de la clôture du voisin, en pente et tourné plein ouest. C’est une bande de terre de 6 mètres de long sur environ 1,50 mètres de large. Constitué de terre de remblai issu de l’excavation de la maison (il y a 6 ans), cette bande de terre est quasiment « morte ». Seul subsiste ou survit deux arbres à papillons de toute laideur et quelques mauvaises herbes. Le sol est à dominance argileuse, lessivé et fortement tassé.

Bref, vraiment pas l’idéal.

Ma première tâche à été d’arracher ces foutus arbres à papillons que je ne supportais plus. Ce fut chose facile vu que les racines n’étaient pas bien encrées dans le sol. J’ai ensuite essayé de défoncer le terrain à grand coup de pioche… en vain ! Je me suis donc résolu à passer simplement un coup de motoculteur sur les premiers cm. Quelques planches sur l’avant du jardin pour remettre le terrain plus ou moins de niveau, et le tour était joué.

Bon, bilan général de cette préparation : Sol compact, pas de vie visible, plante qui poussent mal et au système racinaire déficient, pas d’humus, un peu de matière organique non décomposée (feuilles des arbres à papillon, mauvaise herbes). Bilan plutôt mauvais.

J’ai donc réfléchis à la manière dont j’allais soigner ce sol et insuffler un peu de vie dans ce désert.
C’est décidé, je vais y aller petit à petit, étape par étape et tant pis pour les légumes cette année !

J’ai travaillé en trois étapes :


Étape I : Starter ou comment ramener la vie au jardin (durée 4 mois)

12 Avril : Plantation de quelques légumes (sans grande conviction) essentiellement salades, un peu de carottes, poireaux et pour le fun, quelques tomate et aubergines. Immédiatement, mise en place d’une couche de 10 cm de paillettes de lin.
Parallèlement, création d’un gros tas de composte en alternant couche de tonte et paillette de chanvre (environ 1 m 3) rechargé et brassé régulièrement lors des tontes successives.

Bilan au 9 Aout :
- Composte : non mure, mais bien réussi, bonne odeur de sous bois et champignons à profusion (type coprins). Couleur sombre mais paillettes encore visibles. Température stable autour de 25°C après une chauffe à 60°C. Quelques vers de terre et autres insectes sur la partie basse du tas.
- Cultures : c’est simple, tout à raté ! :hehe: Les plantes ont poussées (et même bien) mais, les racines ne se sont installées que dans la litière en surface. Une semaine à l’île d’Oléron et quelques coups de chaleur ont eu raison des pauvres plantes…
- Jardin : C’est là que j’ai eu une bonne surprise ! D’abord, les 10 cm de paillettes ont été réduite à 4-5 cm seulement. Coprins et autres champignons poussent à profusion (enfin, qu’en c’est arrosé). Une visite de nuit m’a permis d’observer une centaine de vers de terre sortant de leur trou et emmenant les paillettes dans le sol. Bref, une étincelle de vie, enfin ! par contre, pas de faune dans la litière, une invasion de limaces et d’escargots et… les chats qui prennent le jardin pour des toilettes publiques ...

Phase II : Le rodage ou comment lancer la machine de guerre ! (durée 1 mois et demi)

15 août, je décide de ne pas perdre cette étincelle de vie et de l’optimiser au maximum.
Après quelques recherches sur le net, je fus séduit par la technique de la « lasagne » qui me paraissait la plus adaptée à une montée en puissance de la vie de mon sol.
- Arrachage des plants morts, consommation des survivantes,
-Étalement des paillettes de lin restantes (couverte de mycélium),
-Mise place d’une couche d’alvéole à œufs. J’ai préféré ce type de « carton » car, j’ai pensé qu’étant constituées uniquement de cellulose brute recyclée, sans colle ni impression, la cellulose serait directement assimilable par les vers de terre. Il s’agit des alvéoles carton pour 30 œufs. De plus, sa structure alvéolaire permet de garder, dans un premier temps une couche d’air sous les alvéoles donc favorise une bonne aération.
-Une couche de gazon fraichement tondu, (5cm)
-Le m3 de composte non mur que j’avais fabriqué (2cm)
-Une couche de paillette de chanvre (5cm)
-Une couche de gazon (5cm)
-Une couche de paille de blé non achée (10cm)
-Déchets de cuisine et pommes pourris
Soit une trentaine de cm de litière à disposition. Pas d’arrosage => pas de chauffe de la litière.

Je ne touche plus à rien et attend une semaine. Fin août, j’ « ensemence » la litière avec des vers de terreau (5 boites) et des vers de fumier (5 boites aussi), surplus d’une partie de pêche qui n’a pas eu lieu finalement. Ca ne sert probablement pas à grand-chose, mais c’était psychologique !

Bilan 29 Septembre :

Gros étonnement et belle surprise !!!
Je décide de faire un échantillon de litière de 10 cm x 10cm x 30cm de profondeur.
Observations :
Mycélium colonisant l’ensemble des strates, odeur de sous bois vraiment très prononcé, plus de trace des alvéoles carton, gazon décomposé, couleur sombre avec débris bien visibles mais, paille entière même si cassante ; Bref, une belle litière en pleine forme ! Un compost géant en somme.

Côté vivant, c’est là que j’ai eu la plus belle surprise ! Ca grouille de vie là dedans !!!
Dans l’échantillon de 3 000 cm3 (10 cm x 10 cm X 30 cm de profondeur), il y avait :
7 vers de petite taille (3-5 cm) et un gros (7-8 cm), deux limaces blanches (Grrrr), des fourmis, une dizaine de cloportes, d’innombrables collamboles, un petit mille pattes, des œufs de vers et de fourmis, un asticot (issu des pommes ???) et plein d’autres trucs non identifiables. Incroyable, une évolution bien au-delà de mes espérances…
Ramener au volume total de la litière du jardin, j’ai donc environ 8 400 vers de terres, 10 500 cloportes et 1 050 mille pattes qui bosses actuellement pour moi !

Côté jardin, il est couvert de coprins identifié par le pharmacien comme coprinopsis lagopus et/ou coprinus lagopide et d’autres champignons (tout petit à chapeaux lamellé).

Phase III : La cerise sur le gâteau ou comment pérenniser sur le long terme

Très satisfait de mon travail et heureux de la renaissance de mon jardin, je montre mon bout de terre ex-désertique à mon pote Lolo, élagueur de son métier. C’est lui qui m’explique la technique du BRF. Sur ce, il me propose de m’amener une benne du fameux BRF la semaine suivante. Pourquoi pas, après tout, on verra bien…

1er octobre 2014, Lolo arrive avec une benne de broyat, tout frai du jour, composé de 70% de chêne vert et 30% de tilleul, branche et feuille pour un rapport de 60/40 (estimation).
J’en ai étalé 10 cm sur la litière du jardin (en mulch) et le reste remplit à raz bord le composteur (vide depuis aout). Ca me fera toujours du composte de dispo pour la fin de l’année prochaine. Comme finition, j’ai rajouté quelques poignées de cornes broyées. Oui, la fameuse soif d’azote me fait peur…

03 octobre :
Ca chauffe dure dans le composteur. Impossible d’y mettre la main. Mon thermomètre indique 68°C. Au jardin, ça chauffe aussi, mais beaucoup moins fort. Une trentaine de degrés seulement. C’est la première fois qu’il y a chauffe dans la litière. J’ai eu un peut peur pour les vers de terre, mais ceux-ci s’en accommodent parfaitement ; ils sont même remontés en surface sous le BRF. La couche de BRF c’est affaissée un peut et a perdu 1 cm. Les feuilles, vertes à la mise en place, sont devenues marron en surface mais sont restées plus ou moins vertes en dessous. La litière est humide et ce, sans arrosage supplémentaire. Les champignons de surface ont disparus pour le moment.

La serre de jardin est livrée et montée. C’est une serre en verre de 3.64 m X 2.48 m (9 m2) Il ne reste plus qu’à faire l’aménagement intérieur, créer les bacs, l’irrigation, installer l’électricité… De quoi m’occuper pour l’hiver ! Je pense enrichir les bacs avec le composte de BRF au printemps prochain.

Interrogation :
Je me pose la question de l’opportunité de mettre une poule sur la litière du jardin. Tous du moins pendant cet hiver. J’ai lu que certain en était contant, d’autre moins… je me tâte ! J’y vois une aide au travail du sol et une fumure direct riche en azote de bonne qualité (toujours ma peur de la faim d’azote) ; mais aussi, une prédation des vers de terre à la population encore fragile, un bouleversement voir un tassement du sol à long terme, l’achat du grain que je ne cultive pas… Bref, il y a le pour et le contre.

Ce qu’il y a de sûr, c’est qu’une poule n’est pas une poubelle sur patte et, si l’idée de donner quelques épluchures et reste de cuisine ne me rebute pas, faire vivre celle-ci UNIQUEMENT grâce à des déchets me révolte. Il y a des non sens agronomiques que nous connaissons tous, mais que dire des non sens zootechniques qui passent pourtant totalement inaperçus ? Il suffit de faire un tour sur le net pour se dire « Pauvres bêtes ! ». Donc, épluchures en complément alimentaire, oui, mais comme source principale d’alimentation : hors de question.

Si déjà, mes voisins comprenaient que leur (pauvre) poule n’est pas un granivore (si, si, je vous assure !) qui se nourrit d’épluchure de patates, de restes de cuisine trop salés voire toxiques pour elle, de feuilles de salade fanées et d’une poignée de blé quand c’est jour de fête, on ferait déjà un grand pas… Une poule adulte a besoin de 15 à 17% de protéines d’origines animale et végétale dans sa ration. Il n’y a pas le choix ! Or, le grain, c’est du sucre, du sucre et encore du sucre. Pas la peine, dans ces conditions, de pleurer dans les chaumières face à l’absence du providentiel œuf qui ne vient pas chaque matin. Bref, passons…

Pour résumer, si je prends une poule à la maison, je couvrirai ces besoins alimentaires de base, et me refuse à la carencer et à la faire souffrir. L’aliment complet Bio me parait être une solution parmi d’autres mais ça a un coût.
Il faut que je mûrisse l’idée !

04 octobre :
Gros travail dans la serre. Installation d’un tapis géotextile pour limiter la pousse du liseron puis, création des bacs en mélèze (non traité). Deux bacs sur les côtés de 3 mètres sur 70 cm et 40 cm de haut, et un bac, sur le fond, de 2 mètres sur 56 cm et toujours 40 cm de haut. Entre les bacs et le vitrage, j’ai mis une bande de polystyrène (récup.) pour l’isolation. Au centre, un plancher de 75 cm de large (= largeur d’une brouette) surélevé pour isoler du sol. Les bacs ont été remplis de la terre arable du nivellement. C’est vraiment très beau et propre. Par contre, j’ai plus de dos, 37 brouettes de terre à remplir et à vider, ça tue !
Il me reste l’installation de l’électricité et des gouttes à goutte. Dans l’immédiat, je vais aller chercher un ou deux sacs de terreau pour surfacer et quelques paillettes de lin pour garder la terre humide. Sans système d’irrigation pour le moment, j’ai peur que la terre ne sèche de trop cet hiver. La température est montée à 39°C hier dans la serre. La nuit, ça descend vers 9-10°C.
Il me reste une planche de mélèze en rab. Je vais peut être en faire un hôtel à insectes, une maison à hérisson ou un nichoir. On verra la finalité avec Romain et Mathéo mes deux garçons.

Côté jardin, ça suit son cours. Le composte chauffe vraiment beaucoup. Au jardin, Il y a de la moisissure blanche qui pousse sur certain morceau de bois juste sous la surface. Les feuilles se décomposent déjà. Ca va vite !

05 octobre :
J’ai installé l’éclairage sous une pluie battante. Que l’on est bien à l’abri !
Petit plus, j’ai récupéré un vieux ventilateur, un peu de bricolage et voici un système de ventilation pour 0€.
A se stade, il me reste donc l’irrigation. Je pense m’en occuper plus tard. Pour les bacs, je projette d’humidifier la terre pour la « tasser » un peu, puis de mettre une couche de terreau, une couche de tonte fraiche et recouvrir le tous de paillettes de lin. La question est de savoir si, en l’absence d’arrosage cet hiver, le sol restera suffisamment humide pour digérer la tonte.

8 octobre :
Serre :
- Rajout de composte dans les bacs et couverture de paillettes de lin,
- Installation du système d’irrigation (tuyau micro poreux) et de l’arrivée d’eau,
- Création d’une fraiseraie sur le côté ouest (20 pieds)
- Plantation de quelques anémones, d’un pied de thym et de romarin dans la serre.
Enfin, mise en place du récupérateur d’eau face nord.

Jardin : Surfaçage du mulch de BRF avec du composte et du lombricomposte (1 cm)

09-10 octobre :
Semi de moutarde blanche comme couvert végétal. J’ai choisi cet engrais vert car il est gélif à -7°C, si le gel dure plusieurs jours, ce qui ne pose pas de problème ici, dans le Jura. Sinon, je faucherais à la floraison. Je l’utilise comme « pompe » à azote. En 24h la moutarde présentait déjà une radicelle de plusieurs cm…
Au jardin, réapparition des champignons sur le bord de la bute, là ou le BRF est un peu moins épais. Il y a toujours mes coprins mais aussi de gros champignons marron à lamelle d’une 10ène de cm de diamètre de la famille des Entolomes.
Il est tombé 120 mm d’eau au m2 en deux jours, et il pleut encore ! La pluie détrempe le terrain et le jardin. Les rivières sont en crues. J’ai pu observer de gros vers de terre, cette nuit, qui sortait en surface pour se nourrir. Ils étaient particulièrement gros. Sous le BRF, ça foisonne de vie. Visuellement, j’estime que la population de vers et autres faunes à, doublée d’effectif. En 10 jours, le BRF à fortement évolué d’aspect. Il est couvert de moisissures blanche, mais surtout d’une moisissure bleuâtre. Les feuilles se sont décomposées pour la majeure partie. En dessous, ça n’évolue plus trop.
A trop vouloir bien faire, j’ai peur d’avoir donné trop de travail à mes ouvriers… les paillettes de lin et de chanvre se dégradent lentement. La paille par contre est presque digérée en totalité ; seules les grosses tiges subsistent.

Dans la serre :
Je ne peux pas expliquer la joie enfantine qui m’a parcouru quand, ce matin, j’ai trouvé, au milieu des paillettes de chanvre, une dizaine de turricules bien noir ! Je ne pensais pas que le milieu serait si vite colonisé. C’est un signe de bonne santé pour ma serre, j’en suis heureux.

15 octobre :
Au jardin, apparition des mycéliums en surface. Les fortes pluies de ces derniers jours ont probablement favorisé la pousse de cette pourriture blanche. Le jardin se tasse de plus en plus. Il à perdu 1/5ème de sa hauteur environ.

En regardant sur les bords du jardin, sous la couche de BRF, j’ai découvert deux lombrics morts. D’autres avaient l’air d’être pas trop vigoureux. Je ne sais pas quoi en penser… Ya t’il dégagement de gaz nocifs dû au tassement ?
Dans la serre, mise en place d’une couverture de paille fermentée (restant d’un essai de culture de champignon avorté) sur une épaisseur d’un cm. C’est de la paille laissé macérée 24H00 dans l’eau et mise une semaine en sac poubelle percé de petit trou après avoir été ensemencé de mycélium. Hélas, le mauvais temps de ces derniers jour à fait rater l’expérience. Il ne faisait pas assez chaud pour le développement du champignon tant attendu… Bref, j’ai donc recyclé ! L’odeur est…. Putride !

18 et 19 octobre :
Grands travaux à côté de la serre. Création d’un massif d’arbustes à fleurs pour les insectes et papillons, dans l’angle du jardin ou était entreposée la terre d’excavation de la serre. Sur le devant, trois buttes avec framboisiers, groseillers et un pied de murier sans épines. La butte à été recouverte de paille et du BRF pré-composté.
Il s’agit donc du jardin « des saveurs gourmandes ».
Au jardin, pas vraiment d’évolution, la moutarde pousse bien et les zone de moisissures blanche s’étendent un peu plus chaque jour.

1ER novembre :
Je profite des derniers jours de beau temps pour finir le plus gros de l’aménagement du jardin autour de la serre.
La tonnelle est montée et est du plus bel effet.
La seconde planche de potager est créée. Après un léger labour de surface, j’ai disposé une couche de carton puis, le restant de BRF, la récolte de la dernière tonte de la saison, quelques tailles du jardin et enfin, une couche de paille.

Au jardin potager, la moutarde à fait une belle poussée, mais le froid qui arrive commence à ralentir sa pousse.

19 novembre :
Arrachage de la haie de laurier palme. Je ne suportais plus ce mur végétal totalement opaque et froid. Ils seront remplacés par une haie libre basse idéale pour les oiseaux.
Les lauriers ont été coupés à la base puis broyés en fin copeaux (branches et tronc). Merci Lolo :]
Montage d’un tas à la façon « Jean Pain » contre le mur du voisin, au Nord. Le tas fait 12 m3 ! Mon objectif est d’obtenir pour l’année prochaine voir l’année suivante un compost de bonne qualité. Je n’ais pas voulu mettre ces copeaux en paillage immédiatement à cause de l’acide prussique (cyanure d’hydrogène H-CΞN) que contien le laurier palme. C’est un produit excessivement toxique. En fait, il s’agit exactement d’Amygdaline, un composé naturel de la plante sous forme d’un maltose (un sucre composé), d’un acide prussique lié à un benzaldéhyde (= agent aromatique)
Le compostage est donc une bonne solution car :
- L’acide prussique est volatile, une grosse partie est perdu lors du broyage (odeur forte d’amande amere) ne laissant que les sucres en place (maltose) carburant pour la vie bactérienne.
- L’acide prussique bout (s’évapore) dès que la température excede 26°C, parfait dans un tas de composte qui chauffe à plus de 60°C,
- L’acide prussique est soluble et réagit dans l’eau selon la formule suivante :

2 H-CΞN + H2O => 1 H-COO-H + 2NH4+ + 1 CO2
L’acide formique (HCOOH) donnera par oxydoréduction de l’eau et du gaz carbonique :
1 HCOOH + 2 O2 = 2H2O + CO2
L’amoniaque (NH4+) donnera quand à lui et grace au cycle de l’Azote du nitrate directement assimilable par les plantes :
NH4+ => bactéries => NO2- => bactéries => NO3-
Bref, à terme, plus aucun risque pour les plantes et un compost riche en matière azotée. Mais ces transformations sont lentes avec une phase toxique voire stérile.

L’utilisation sous forme de BRF est donc contre indiqué puisque l’apparition de l’acide formique peut faire descendre le PH à un niveau tel que les plantes n’y survivent pas. De plus, l’acide formique est un conservateur puissant. Son action bactéricide, fongicide et virucide est parmi les plus efficaces de la nature, ce n’est pas pour rien que de nombreux insectes en sécrètent, non seulement pour se défendre, mais aussi pour assainir leur nid (fourmis, guêpe, abeilles…). Il faut donc en tenir compte car, les bactéries et autres champignons seront détruit en première phase et ne pourront réapparaitre qu’une fois l’acide formique disparut. Ce qui est long et lent.
Par contre, les sucres de la lignine, mais aussi issus de la dégradation de l’Amygdaline, le NH4+ résiduel, la forte humidité et la parfaite stérilité du tas (place libre) provoque une explosion de vie dès la disparition de l’acide formique.
La nature est bien faite, les déchets des uns servant de carburant aux autres…
C’est pourquoi le compostage est la seule solution pour les broyats de laurier-cerise (Prunus laurocerasus) tous comme les amandiers, cerisiers, pruniers, pêcher et plus généralement les autres arbres du genre Prunus, le sorgho (jeune plante et graines non mûres), le sureau hièble et le manioc.

Fin de la préparation du jardin, laissons faire la nature maintenant…


23 février - 8 mars 2015 :
Voilà, l’hiver tire enfin sa révérence et laisse peu à peu la place au printemps. J’ai donc profité des vacances de février et du très beau tems pour reprendre le jardin. La vigne à été taillée, tous comme les arbres fruitiers du verger : pommier, poirier, et quelques branches cassées par la neige sur les pruniers et cerisiers. La pompe du bassin à été remise en route. Un nettoyage rapide de celui-ci m’a permis de récupérer les algues vertes et de les étendre sur le potager.
Côté jardin, la fraiserai est bien repartie. Les paillettes misent sur la butte ayant en partie disparut sous l’action de la microfaune et des merles, une nouvelle couche de mulch a été apportée. Il s’agit des broyat de laurier de cette automne qui à bien travailler. Les particules qui le compose sont de couleur sombre et ont une bonne odeur. L’effet est spectaculaire, en une semaine, la pousse des fraisiers est remarquable et le feuillage bien vert foncé. Vivement les premières fraises !
Trois nouvelles planches ont été créées. Une petite, le long du pignon nord de la serre ou nous avons plantés des topinambours, et deux autres le long du potager pour accueillir les futurs légumes de grande taille comme les courgettes. J’ai d’abord défoncé le terrain à la fourche bèche ce qui n’est pas évident avec cette terre argileuse très collante… Un coup de motoculteur pour affiner la terre et tous de suite après, une bonne couche (5cm environ) de mulch de broyat de laurier pour couvrir le terrain. Vers et sol aiment ça, les merles aussi !!! A cause des piafs, chaque jour, je suis obligé de donner un petit coup de râteau pour reformer la butte.
Sous le potager principal, le carton n’est plus que résiduel. La paille est encore bien visible, mais une fine couche noirâtre est apparut juste dessous. Le sol c’est malheureusement tassé et est compact sous le carton. Un coup de grelinette sera, je pense, indispensable pour la plantation. Je suis un peu déçu du résultat, je pensais que mon terrain allait mieux encaisser l’hiver.
Dans la serre, rien de spéciale, sauf l’arrachage de quelques herbes adventices. Le sol est souple, pas trop tassé, et frais ! Les paillettes de lin ont jouées leur rôle à la perfection.
Dans le « jardins des saveurs gourmandes », la vie repart de plus belle ! Mûrier, groseilliers et framboisiers débourrent et ont tous repris. Le mulch de BRF à diminué de moitié, je vais donc en apporter une nouvelle couche très bientôt.
La jachère fleurie, semée cet automne, c’est bien mise en place et pousse à une vitesse étonnante pour la saison. Il faut dire que nous avions choisi des fleurs naturellement présentent dans la région et adaptées au climat comme le coquelicot et le bleuet.

Le nichoir installé au début février est visité de plus en plus souvent par un couple de mésange charbonnière. Chouette ! Se sont de fameux alliés du jardinier.
Nous avons disposé un petit hôtel à insecte acheter trois francs six sous à Super U. Il est de qualité médiocre et ne devrait pas faire long feu… Nous le remplaceront par un plus beau en automne prochain (fais maison celui-là !)
Cette année, je pense procéder comme pour le premier jardin avec un début de culture en « lasagne », puis un passage en BRF 3-4 mois après ; les résultats ont été intéressants sur cette parcelle et je suis curieux de voir si cela fonctionne sur un autre type de sol beaucoup plus « gras ».
Le premier jardin, justement, parlons-en ! Si les grosses particules de BRF sont encore présentes, elles baignent dans un terreau très sombre de structure parfaite. Le froid de l’hiver et la neige ont fait disparaitre la moutarde. Les narcisses et tulipes percent un peu partout. Les vers sont très nombreux et j’ai hâte de planter pour voir comment se comporte les plants. C’est sur cette parcelle que seront plantés les artichauts et le maïs « fraise » qui aime un sol riche et humide tout en ayant la tête au soleil.
Enfin, nous avons procédés aux premiers semis de tomates, artichauts, fleurs, …

12 avril 2015 :
Le temps est estival depuis quelques jours. Les températures dépassent les 25°C l’après midi et il ne gel plus le matin.
Il est temps de reprendre les travaux de préparation au jardin et de procéder aux premières plantations.
C’est la serre qui me donne le plus de soucis en ce moment. Les salades repiquées il y a 15 jours ont eu un coup de chaud hier car la température est montée à plus de 45°C. Par contre, le matin, pas plus de 5 à 8 °C …. J’ai donc installé les paillons sur le toit pour protéger les cultures. Les tomates, poivrons et aubergines ont été plantées, nous verrons bien si elles subissent les derniers assauts de l’hiver. Avec ces paillons, les températures ne dépassent plus les 30-35°C. J’ouvre grand la porte le matin et la referme le soir.
Les derniers semis de courges et courgettes ont été réalisés pour être repiqués dans un mois environ. Pour le reste de la serre, le gingembre pousse bien et les oignons blanc aussi.

Plantation des pommes de terre :
Il s’agit de la variété « Blue Belle ». Pour cette plantation, nous avons choisi de faire un mixe entre plusieurs techniques culturales, à savoir : la culture en butte, la lasagne, et la culture sous gazon.

15/04/2015 :
Installation d’une ruche dans le jardin.
Celle-ci n’est pas destinée à recevoir des abeilles mais, reste ouverte pour accueillir toutes sortes d’insectes.
Cela reste dans l’esprit du jardin. Si un essaim passe par là, peut être aurais-je la chance de voir remplir cette ruche « naturellement ». Il faudra alors réfléchir à déplacer celle-ci car une ruche en lotissement pose toujours un problème avec le voisinage.
Will du Jura
 
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Re: Mon jardin - mes essais 2014-2016

Message par Will du Jura » 28 Mars 2016 16:46

Bilan de l'année 2015 :

Sur la parcelle test, j'ai planté du maïs frise, des érables du Japon, quelques pivoine et des bulbes pour le printemps.

Tout à parfaitement poussés et bien pris. Le sol est superbe, belle structure en semoule, peux de mauvaises herbes et la planche test est devenue trés fertile.

Sur les trois nouvelles parcelles, se fut la catastrophe. Malgré le BRF le sol est resté trés compact, sec et sans vie....aucun légume et aucune pomme de terre... Echec cuisant. :pleur4:

La serre a merveilleusement bien donnée et j'ai manger les dernières tomates, aubergines et poivrons en décembre. :langue3:

Conclusion pour mon terrain :

Que se soit en butte ou en lasagne, la première année est une année blanche. Il fut savoir être patient et se dire qu'un sol mort ne revit pas dû jours au lendemain... Par contre, les année suivantes sont fructueuse et la nature sait rendre se qu'on lui a donné.

2016 :

Ayant du temps en se moment, (chômage obligé) je m'y suis mis de bon coeur !

Début mars, Reprise des trois planches de 2015 laissées à l'abandon depuis l'automne :

Aprés un grattage rapide su sol à La Fourche béche, mis en place des tailles de Miscantus.

Couverture de composte mi-décomposé. Ce composte qui dormait depuis deux ans au fond du jardin résulte de l'arrachage et du broyage de la haie de laurier. Il est riche en mycélium (champignon) et en habitants diverses et variées ( vers de terre énormes, cloportes, vers blancs.

J'en ais mis une bonne couche de dix quinze centimètres.

Cinq centimètres de tonte fraîche,

De nouveau dix quinze centimètre de compost,

Cinq centimètres de tonte,

Et dix centimètres de terreau.

Quinze jours aprés, plantation des ails, oignons, quelques salades, choux pommé frisés,

J'ai commencé à mettre une bonne couche de paille, mais les intempéries de ces derniers jours m'ont mis en stand-by.

Quelques photos de tous çela :

La planche test de 2014
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Structure du sol

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Finalement, peu de différence avec mon broyât de laurier palme composté depuis fin 2014. C'est celui-ci que j'ai utilisé pour monter mes lasagnes

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Voici mon potager :

La serre et les trois lasagnes de culture

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Les premières salades repiqués il y a 16 jours dans la serre

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Les petits fruitiers ( groseillier, framboisier et mûrier)

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Quelques installations

Mon composteur (bien plein ... )

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Mon récupérateur d'eau et ma fraiserais.

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Will du Jura
 
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Re: Mon jardin - mes essais 2014-2016

Message par Sebctop » 28 Mars 2016 22:12

Joli travail Will !!!... :super: :merci: :super:
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Re: Mon jardin - mes essais 2014-2016

Message par 0tyugh » 29 Mars 2016 01:28

Sympa.
Un peu propre/carré mais le goût et les couleurs... ^^'

Impressionnant pour le laurier, j'aurais dit qu'il fallait plus de temps pour que la vie reprenne le dessus. Bien à écarter du reste pendant des années et encore, ça élève pas le PH du sol pour longtemps ?

>Sinon, t'as essayé le compostage en tas ?
> Contredisez ce que je dis, je suis un *mauvais* jardinier ! J'essaie et j'aime bien me documenter, valà tout.
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Re: Mon jardin - mes essais 2014-2016

Message par Will du Jura » 05 Avr 2016 07:59

Première grosse attaque des limaces et autres loches sur mes choux frisé, artichaut, bette et salade. :pleur4:

Avec se temps pluvieux, je ramasse toute les heures une quinzaine de limaçons, il en sort de partout.....

J'ai donc choisi une autre méthode. J'ai simplement saupoudré de l'ail en semoulette (de notre ami qui se décarcasse) sur la bute et sur les légumes. L'odeur est insoutenable :hehe:

C'est peut être un coup d'épée dans l'eau, mais je verrais bien si ça fonctionne un peu. En tous cas, les limaces ont semblées fuire presque immédiatement les céleris. A voir si c'est toujours le cas dans la journée.

Y a t'ils des personnes qui ont déjà essayés cette méthode ?
Will du Jura
 
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Re: Mon jardin - mes essais 2014-2016

Message par Will du Jura » 05 Avr 2016 10:54

Visite des 11h, plus aucune limace sur les légumes :ghee:

Ça marche !!!! Bon, reste à savoir combien de temps... :triste1:
Will du Jura
 
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