Sauf que c'est insensé tout ça. Il faut rendre la matière organique à la terre. Après si on a assez pour manger, se vêtir... qu'on envisage de produire de l'énergie avec la biomasse, pourquoi pas ? On le fait avec le bois de chauffage, par exemple. Mais il faut bien comprendre qu'on utilise de la biomasse que ce soit du bois ou autre matière organique. Ce n'est pas "de toute façon ça sert à rien sinon". Si, ça sert à restituer la matière organique au sol.
Bonjour
J'avoue que je ne voie pas trop le raisonnement de vouloir à tout prix conserver la matière organique au sol, même s'il y a bien sûr des intérêts pour la (perma)culture. Le carbone, l'azote, l'oxygène sont de la "matière organique" et ont des cycles et s'associant à d'autres molécules changent de forme (gazeuse, liquide, solide) à l'échelle terrestre, il n'y a pas de stabilité intrinsèque au niveau terrestre.
Le compostage classique va dégazer dans l'atmosphère différents gaz, dont en particulier le CO2 et le méthane, 24 fois plus contributeur de gaz à effet de serre.
En méthanisant en atmosphère anaérobie, puis brûlant le méthane produit pour produire électricité, chaud voire froid, on évite au moins le dégazement de méthane dans l'atmosphère (la combustion complète du méthane ne donne que du CO2 et de la vapeur d'eau).
La différence c'est que
- le digestat un peu moins riche en molécules de carbone et plus en azote et phosphore, donc à amender avec des matières carbonées (ou à donner/vendre tel quel à un agriculteur traditionnel ou raisonné pour engraisser ses cultures pas du tout agroécologiques, au moins ça évitera l'extraction du phosphore des mines ou la production de l'azote ... qui se fait en brûlant du méthane)
- mais au moins de l'énergie aura été récupérée là où non seulement on la perdait, mais en plus avec des conséquences sur le climat loin d'être négligeable (l'agriculture en particulier l'élevage contribuant à 10% des émissions de gaz à effet de serre).