C'est ce qu'on appelle une friche. Tu seras d'abord envahi de hautes herbes, puis de ronces de plus en plus hautes sous lesquelles commenceront à pousser des arbres opportunistes (saules, érables, pruneliers, sureaux, aubépines, noisetiers...) et progressivement des arbres à croissance plus lente (chênes, châtaigniers, noyers, frênes...). Dans 30 ans tu te retrouveras avec un bosquet cerné de ronces, potentiellement productif mais guère accessible sans sécateur. Et tu iras chercher ta nourriture chez les commerçants du coin.
Dans le même esprit que toi, j'ai fait l'expérience il y a quelques années de laisser des bandes de jardin évoluer toutes seules. Après 2 ans d'anarchie sans grande récolte, j'ai compris que ce n'était pas la bonne voie et j'ai approfondi la question.
Contrairement à ce que j'avais cru tout d'abord, la permaculture n'a pas grand chose à voir avec le laisser-faire. Tout au contraire. C'est utiliser son intelligence et ses connaissances pour organiser son terrain, sélectionner ce qui pousse spontanément et qui a une utilité, implanter des végétaux non spontanés mais qui dureront... C'est seulement quand ton terrain aura atteint un certain équilibre que tu pourras te contenter de récolter avec un minimum d'interventions. Et s'il y a une connaissance à développer, c'est bien de savoir reconnaître ce qui pousse, pour juger ce qui est utile ou ne l'est pas. Pourquoi laisser pousser dans un potager des plantes toxiques (renoncules, mouron rouge...) ou épineuses (ronces, aubépines...)? Mieux vaut favoriser les plantes utiles, comestibles ou aromatiques, si tu souhaites que ton jardin te nourrisse un jour.
Un trou noir ? C'est troublant...