Critiques de la permaculture

Avec la nature et non pas contre elle...

Re: Critiques de la permaculture

Message par geispe » 13 Sep 2010 10:26

les deux, je pense...

pour moi cependant c'est le terme de permaculture en lui-même qui est ambigu : j'ai regardé encore ce que dit Wikipédia...
"La permaculture est une science systémique qui a pour but la conception, la planification et la réalisation de sociétés humaines écologiquement soutenables, socialement équitables et économiquement viables. Elle se base sur une éthique, dont découlent des principes et des techniques permettant une intégration des activités humaines avec les écosystèmes."

or il me semble qu'un système ne peut pas être à la fois écologiquement soutenable (durable) et économiquement viable. si nous essayons de faire une permaculture économiquement viable elle n'est pas durable et ce n'est donc pas de la permaculture. (au sens être pérenne)
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Re: Critiques de la permaculture

Message par moilamain » 13 Sep 2010 21:13

Le développement durable !
Et ses trois piliers agglomérés dans la définition de la permaculture de wikipédia... que des jolies mots : écologiquement soutenables, socialement équitables et économiquement viables... ce sont pourtant les termes idoines à la permaculture mais y'a toujours quelque chose qui me chagrine à les lire, j'ai l'impression de les entendre sortir de la bouche d'un politicien...

Pourquoi quelque chose d'économiquement viable ne serait pas durable...
éco viable, ça veut dire que tout le monde y trouve son compte, rentable pour tous... comme dans la nature !
Moi, ça me parait durable et soutenable tout ça.
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Re: Critiques de la permaculture

Message par Maxime Leloup » 13 Sep 2010 21:36

Pourquoi quelque chose d'économiquement viable ne serait pas durable...
éco viable, ça veut dire que tout le monde y trouve son compte, rentable pour tous... comme dans la nature !


Peut être parce que le prix d'un litre de pétrole est de loin très inférieur au prix du salaire d'une personne que l'on doit payer le smic ou même la moitié pour apporter la même énergie physique dans un travail. En gros il est toujours moins cher de mettre du pétrole dans une machine que de mettre quelqu'un à effectuer une tâche manuelle. Même en prenant tout en compte, c'est sans doute encore de loin moins cher. La réalité économique est ainsi détachée de la réalité des lois physique. Ce qui fait que des techniques énergivores au possibles sont rendues plus rentables économiquement que des techniques "naturelles" à prix de vente égal. Stériliser un sol à la vapeur avec une machine fonctionnant au pétrole coûte sans doute moins cher (et est possible en bio) que de payer quelqu'un pour faire un travail aussi efficace à la main quitte à y revenir plusieurs fois.

Le défi est d'allier les deux, économiquement viable pour tous (et pas seulement pour une élite svp), et écologiquement viable (pas du bio indutriel svp).
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Re: Critiques de la permaculture

Message par Nicollas » 14 Sep 2010 13:10

Maxime Leloup a écrit : A quoi ça sert de faire des belles théories si elles ne sont pas capable d'aider concrètement et efficacement ceux qui en ont le plus besoin ?


Il faut voir quel est le but de la permaculture. Pour moi le but de la permaculture n'est pas d'être un outil de production rentable dans la filière alimentaire sur un marché mondialisé avec des acteurs industrialisés et aidés par des puissances financières.

Le but de la permaculture, pour moi, est de créer des systèmes agricoles à taille humaine qui permettent de faire vivre (ce qui ne signifie pas "gagner de l"argent") ceux qui les mettent en place tout en améliorant directement le système agricole et indirectement les écosystèmes alentours. Est-ce que le but de la permaculture c'est de permettre à 10% d'agriculteurs de faire vivre le reste de la population, je ne le crois pas.
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Re: Critiques de la permaculture

Message par Nicollas » 14 Sep 2010 13:13

geispe a écrit :or il me semble qu'un système ne peut pas être à la fois écologiquement soutenable (durable) et économiquement viable. si nous essayons de faire une permaculture économiquement viable elle n'est pas durable et ce n'est donc pas de la permaculture. (au sens être pérenne)


Tout dépend de la population, si elle est prête à réduire le budget technologies pour augmenter le budget alimentation, ça pourrait devenir assez simple
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Re: Critiques de la permaculture

Message par Maxime Leloup » 14 Sep 2010 16:35

Nicollas a écrit :Il faut voir quel est le but de la permaculture. Pour moi le but de la permaculture n'est pas d'être un outil de production rentable dans la filière alimentaire sur un marché mondialisé avec des acteurs industrialisés et aidés par des puissances financières.

Le but de la permaculture, pour moi, est de créer des systèmes agricoles à taille humaine qui permettent de faire vivre (ce qui ne signifie pas "gagner de l"argent") ceux qui les mettent en place tout en améliorant directement le système agricole et indirectement les écosystèmes alentours. Est-ce que le but de la permaculture c'est de permettre à 10% d'agriculteurs de faire vivre le reste de la population, je ne le crois pas.


Je ne le crois pas non plus, mais renverser la proportion ne se fait pas en deux temps trois mouvements, on appelle ça "rolling permaculture", avancer de manière progressive et adaptée depuis un point pour en atteindre un autre. Si on est déclaré comme agriculteur, on a un pied dans l'économie et sa concurrence, qu'on le veuille ou pas et qu'on comble les déficits avec un apport extérieur ou pas.

Pour moi si la permaculture ne peut pas avoir d'existence dans l'économie alimentaire (le sujet de base, même si ce n'est pas le seul), alors elle est un peu comme la philosophie que l'on apprends à la fac pour devenir prof, loin de ceux qui vivent les mots qu'ils prononcent. On apprends des théories pour avoir un statut. Et puis le naturel revient au galop, ça reste dans le domaine du loisir quasi privé sans faire partie de la vie publique (comme le travail par exemple). Une ligne de plus sur un CV.
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Re: Critiques de la permaculture

Message par Nicollas » 14 Sep 2010 17:33

Je pense que beaucoup d'acteurs de la permaculture estiment que la production alimentaire ne doit pas forcément être concentrée dans un petit nombre de mains (agriculteurs et agroalimentaire). En terme de chiffres, il est peut être lus efficace d'aller "éduquer" les agriculteurs. Mais faire naitre des forêts comestibles chez des habitants lambda, je trouve ça tout aussi cohérent. Peut être pas aussi efficace dans un premier temps, mais il faut voir à quel point la permaculture doit être utilisée comme une rustine sur la roue de l'agriculture des pays industrialisés, ou si au contraire c'est un lent travail de remplacement de cette roue.

Cela dit, il existe plein de techniques pertinentes pour des grosses exploitations (holistic management, keyline system ...). Mais je pense que ces techniques devraient plus être étudiées par l'INRA & Co (ou les agriculteurs), que par les permaculteurs du dimanche qui découvrent la perma par des stages ou des livres et qui veulent "juste" autonomiser leur parcelle ou leur communauté.
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Re: Critiques de la permaculture

Message par Maxime Leloup » 15 Sep 2010 22:43

Nicollas a écrit :Je pense que beaucoup d'acteurs de la permaculture estiment que la production alimentaire ne doit pas forcément être concentrée dans un petit nombre de mains (agriculteurs et agroalimentaire). En terme de chiffres, il est peut être lus efficace d'aller "éduquer" les agriculteurs. Mais faire naitre des forêts comestibles chez des habitants lambda, je trouve ça tout aussi cohérent.


Oui, encore faut-il que l'habitant lambda en ait suffisamment envie pour marcher sa parole, "la terre est basse" (sauf quand on fait une butte;-). Je repense à la fin de Graines de permaculture, il y a l'histoire d'un australien qui cueillait des fruits chez des particuliers en leur laissant la moitié de la récolte pour commercialiser le reste. Au bout d'un moment il s'est mis à planter et entretenir des fruitiers chez des particuliers en échange d'une partie de la récolte (la moitié aussi si je me souviens bien). C'est une idée pour donner un coup de pouce dans ce sens, concevoir et implémenter des jardins divers et variés chez des particuliers en échange d'une partie de leur récolte. Peut être un bon exercice pour ceux qui veulent passer le diplôme, ou tout simplement pour s'entraîner au design.

Nicollas a écrit : Peut être pas aussi efficace dans un premier temps, mais il faut voir à quel point la permaculture doit être utilisée comme une rustine sur la roue de l'agriculture des pays industrialisés, ou si au contraire c'est un lent travail de remplacement de cette roue.


Les deux de mon point de vue, il faut bien que les agriculteurs laissent de la place pour le "remplacement de la roue" en transformant leur manière de produire, actuellement quand il y en a un qui arrête, les terres sont récupérées par les autres (un peu comme des corbeaux sur une charogne, et puis c'est la course à "toujours plus", bien peu de place pour nous dans ce cadre) mieux vaut pas connaître les détails la plupart du temps.

Nicollas a écrit :Cela dit, il existe plein de techniques pertinentes pour des grosses exploitations (holistic management, keyline system ...). Mais je pense que ces techniques devraient plus être étudiées par l'INRA & Co (ou les agriculteurs), que par les permaculteurs du dimanche qui découvrent la perma par des stages ou des livres et qui veulent "juste" autonomiser leur parcelle ou leur communauté.


Comment fait-on pour étudier quand on est cassé par son travail ? C'est un peu comme si on disait à un ouvrier d'usine : tu n'as qu'a étudier pour améliorer ta situation. Quant à l'Inra, je ne pense pas qu'ils ignorent la permaculture, dont ceux qui ont écrit le livre sur l'agroforesterie, par contre quand on leur envoie un mail pour corriger une fausse idée reçue sur la permaculture qu'ils disent à l'antenne de France Culture, personne ne réponds. Ca ne fait peut être pas partie de leurs priorités.

Sinon je voulais te remercier Nicollas d'avoir lancé ce sujet, que je trouve nécessaire pour bien cibler ce qui est essentiel, et voir les choses telles qu'elles sont, sans lunettes noires ni lunettes roses.
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Re: Critiques de la permaculture

Message par Nicollas » 16 Sep 2010 13:18

Maxime Leloup a écrit :Oui, encore faut-il que l'habitant lambda en ait suffisamment envie pour marcher sa parole


Je ne pense pas que la permaculture puisse sauver les gens malgré eux.

Les deux de mon point de vue, il faut bien que les agriculteurs laissent de la place pour le "remplacement de la roue" en transformant leur manière de produire, actuellement quand il y en a un qui arrête, les terres sont récupérées par les autres (un peu comme des corbeaux sur une charogne, et puis c'est la course à "toujours plus", bien peu de place pour nous dans ce cadre) mieux vaut pas connaître les détails la plupart du temps.


Ca dépend, le remplacement de la roue passe aussi par l'auto-production, et pas seulement par le remplacement d'agriculteurs classiques en agriculteurs permacoles. (pour moi ça dépend du zonage, les légumes devraient le plus possible autoproduits, et l'élevage en libre circulation laissé à des permaculteurs qui designent de grands systèmes comme en australie ou USA)

Comment fait-on pour étudier quand on est cassé par son travail ? C'est un peu comme si on disait à un ouvrier d'usine : tu n'as qu'a étudier pour améliorer ta situation. Quant à l'Inra, je ne pense pas qu'ils ignorent la permaculture, dont ceux qui ont écrit le livre sur l'agroforesterie, par contre quand on leur envoie un mail pour corriger une fausse idée reçue sur la permaculture qu'ils disent à l'antenne de France Culture, personne ne réponds. Ca ne fait peut être pas partie de leurs priorités.


Pour moi un agriculteur n'est pas un ouvrier (l'équivalent agricole c'est ... l'ouvrier agricole). L'agriculteur a une certaine marche de manoeuvre (s'il n'est pas endeté jusqu'au cou). En tant "qu'entrepreneur", il a interet à se renseigner et à se former pour faire les bons choix dans sa ferme. Il existe des tas de réunions de coopé, de foire de démonstrations, etc ... qui permettent de renseigner les agriculteurs. Je pense qu'ils sont une force régionale organisée qui peut faire venir des intervenants (notamment d'institutions, etc...)
Nicollas
 

Re: Critiques de la permaculture

Message par galactic swan » 07 Oct 2010 04:54

Bonjour,

je suis nouveau sur le forum, et je viens de découvrir le concept de permacultures (juste quelques dizaines de pages lues à ce sujet).

je voudrais donner mon point de vue sur une des interrogations de cette discussion :

La permaculture peut-être nourrir tout le monde si elle est généralisée ?

Je ne poserais pas la question comme ça en fait. Je suis plutôt du genre à penser que la science est capable de relever des défis insoupçonnés (même si elle ne nous sortira pas du pétrin si on achève l'écosystème). En conséquence, je pense que, en parallèle, et même en collaboration avec les expériences de permaculture, la science doit étudier plus intensivement les systèmes symbiotiques, la nature des écosystèmes aux différentes échelles, dans un programme général et ambitieux dont l'objectif serait de trouver des clés pour copier la nature de façon a créer des forêts nourricières les moins gourmandes possibles en travail.

Mais cette recherche nécessite une volonté politique, et je pense que cette volonté politique émergera peut-être dans le sillage des expériences des gens, si celles-ci atteignent une masse critique, d'abord localement (quelques travaux dans telle ou telle université d'un jeune doctorant qui était intéressé par le potager du père de son meilleur ami par exemple...), puis au niveau régional, puis national etc. Ce n'est ni grâce à la science, ni grâce à la pratique qu'on peut améliorer les performances vivrières de la permaculture, mais grâce aux deux.

Ensuite, j'ai cru comprendre que la permaculture relève de la systémique, et d'une systémique large : il ne s'agit pas juste des interactions entre des espèces animales et végétales, mais des interactions à tous les niveaux, et notamment au niveau social. Elle prend donc plus de sens lorsqu'elle est intégrée sur une échelle plus grande. Ainsi, d'après les principes revendiqués par cette "philosophie", elle me semblerai plus efficiente à une échelle plus large que le buisseau nourricier individuel. On ne peut donc pas condamner le potentiel de la permaculture sur la base des performances individuelles. Et cet élargissement de l'expérience permacultriste, passe par des tâtonnements, des compromis, et des interactions avec le monde réel actuel.

Il y a avait plus haut une petite polémique sur le fait qu'on puisse ou non intégrer des recettes de visites du potager pour garantir un revenu suffisant grâce à la permaculture. Mais pourquoi figer ainsi la problématique ? Par exemple, je travaille à temps plein pendant 3 ou 4 ans avec 3 copains pour créer une jolie forêt nourricière. Je pompe sur mes économies pour tenir pendant ces années, économies pompées sur le système normal, mais bon, rien ne sort du néant que je sache. Au lieu de me fatiguer à récolter pour vendre mon surplus, je récolte juste de quoi manger, et je fais payer des gens pour qu'ils viennent récolter tous les fruits et légumes qui restent, je leur fait payer 10 euros de l'heure par exemple. Ca veut dire que si en moyenne les gens récoltent 5 kilos par heure, ils auront touché 2 euros le kilo, et moi de même, mais sans payer quelqu'un pour récolter, et sans me fatiguer à récolter : pendant ce temps je donne des cours de maths à 20 ou même 30 euros de l'heure.

On est d'accord, mon système dépend énormément de l'apport de richesses du système : il n'est pas autosuffisant, et il n'est donc pas vraiment de la permaculture. Mais cet argent permet de d'investir pour être de plus en plus autonome, il permet aussi et surtout d'investir pour promouvoir la permaculture, pour entraîner d'autres initiatives à entrer en symbiose avec mon système. Le simple fait d'exister, même si on est pas parfait, augmente les chances qu'un autre système de permaculture émerge pas loin. Petit à petit, des réseaux peuvent alors se former, où les systèmes collaborent, se complémentent, se renforcent mutuellement et accroissent leur autonomie en tant que réseaux permaculturiste.

Bref, il s'agit pour la permaculture, si elle se pose en projet de société, de faire prendre une mayonnaise.

Mais le plus difficile, c'est la pression mise par le système sur tous les leviers de changement. Le système économique est paramétré pour le contraire de la permaculture : il est paramétré pour la destruction permanente, produire, acheter, jeter, consommer. Ce que l'on consomme doit donc être bon marché pour pouvoir entrer dans cette danse maccabre. On produit ainsi une nourriture en surabondance, de qualité médiocre, qu'on cuit ensuite pour lui enlever une bonne partie de ses nutriments, ce qui oblige à en manger plus, et ce qu'on a pas vendu ou consommé (de 30 à 50% selon les sources), on le jette.

Or la permaculture produit de meilleures denrées, et si elle permet un circuit court producteur-consommateur localement, le gâchis est limité. Si en plus on a au niveau régional une politique de promotion de cette pratique (grâce à des subventions ou des taxes proportionnelles à la distance de la provenance du produit), l'économie de la région se ruralise, s'étale sur toutes les zones du territoire où on produit à manger, donne plus de poids à ce concret qu'aux élucubrations financières ou aux services à la bête du genre agence immobilière, qui ne produisent aucune richesse, ou pire, aux services de gestion de portefeuilles immobilier (qui leur incombe souvent), qui favorisent la spéculation, la construction, et donc la monté des prix des terres et des loyers, d'où la difficulté de rentabiliser sa production d'une part, et la difficulté de se payer de la bouffe de qualité d'autre part (quand tout part dans le loyer).

En somme, la permaculture ne peut être condamnée sur la base de ses résultats. Il s'agit, si elle veut convaincre, de le faire sur le plan politique, en réussissant à faire germer par ci par là de plus en plus de projets jusqu'à ce qu'une mayonnaise politique populaire prenne.

Désolé pour le pavé.
galactic swan
 
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Re: Critiques de la permaculture

Message par Pandasan » 07 Oct 2010 09:50

Il est important de préciser aussi que l'on demande, par la permaculture, au gens de se réapproprier certains de leurs besoins et de les gérer.
Alors que le fait de ne plus avoir à s'en soucier est pour les gens LE PROGRÈS... Vivre dans une bulle ou je suis protégé par mon contrat de travail pour obtenir mon abondance et pas me soucier de grand chose...

Mais cet état d'esprit est surtout du à un manque de confiance en soit, et donc d'une mauvaise connaissance de nos besoins et de comment les obtenir. En plus bon nombre de personne ne savent plus faire la différence entre besoin et envie... Ex:"J'ai besoin de perdre un peu de poids, mais j'ai pas envie de faire d'activité physique."

Par contre pour ce qui est de dire si oui ou non la permaculture peu nourrir le monde entiers... Moi ça me fais marrer cette question...
Elle est tellement grotesque que j'en pleur presque de rire quand on me la pose maintenant.
De toute façon le problème n'est pas la quantité produite, mais plus l'état d'esprit du producteur et du consommateur.

C'est l'esprit humain qu'il faut améliorer pas la technique. Le marketing (inventé par le neveux de Freud il me semble) a détruit en masse la connexion déjà faible mais naturelle entre besoin et envie. En jouant sur nos pulsion pour créer de la consommation. D'ailleurs c'est très drôle de regarder une pub quand on sait ça.

Donc comment travailler la dessus ??? Et changer l'esprit des gens pour faire naitre une sensibilité à la permaculture. Si quelqu'un a des idées je suis preneur.
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Re: Critiques de la permaculture

Message par galactic swan » 07 Oct 2010 14:19

interdir la publicité ou la taxer énormément, ça calmerait déjà les pulsions des gens, mais ça ne suffirait pas. Car si la publicité les stimule, elle n'est qu'un catalyseur vers la consommation.

Ce qui donne des pulsions de gavage aux gens c'est leur vide existentiel. Les gens ont vie de merde et décompensent dans la consommation, de bouffe, de spectacles qui t'en mettent plein la vue, de drogues, etc.

Le vide n'appelle pas le vide, mais le remplissage. Les gens n'ont donc pas envie de se poser 1 heure ou deux dans la journée, et de se vider l'esprit, puisqu'il n'y a rien dedans. Ils n'ont pas envie de réfléchir à leur situation, à ce qu'ils pourraient faire pour améliorer telle ou telle chose, car leur situation, ils en ont un peu leur claque et voudraient passer à autre chose : se poser devant la télé pour passer à autre chose, c'est très pratique. Les gens sont loin d'être bêtes, mais on vit dans une société où la spiritualité est étouffée par le matérialisme primitif qui nous gouverne (je dis ça, je suis athée, mais la spiritualité c'est la vie de l'esprit au delà des injonctions utilitaristes, la santé du corps et de l'esprit vont de paire, puisque je pense qu'ils ne font qu'un).

En fait je pense qu'on ne se rend pas compte à quel point on est riches et productifs, parce qu'on ne se rend pas compte à quel point on perd du temps, de l'énergie et de l'argent, dans des choses inutiles, dans des comportements destructeurs (qui demandent ensuite de réparer)...

Et tout ce qu'on débloquerait comme énergie si on diminuait nos besoins inutiles, suffirait largement à travailler à améliorer nos techniques, et à travailler avec la terre pour se nourrir convenablement.

Pensez à tous ces métiers qui seraient moins gourmants dans une société permacultrice : publicitaire, médecin, policier, gendarme, maçon, avocat, juriste, trader, commerçant.... quasiment tous les secteurs sauf l'art, l'éducation, la recherche et la production de denrées à partir de la terre.

Je pense que la permaculture prend toute sa dimension à cette échelle, et pas à une autre. Je ne dis pas qu'il faut instaurer tout ça demain matin, ça n'a aucun sens. Mais je dis que ça n'a aucun sens non plus de critiquer la faculté de la permaculture à nourrir tout le monde dans les conditions actuelles.

C'est un tout, et selon la direction qu'on prend, on s'en rapproche ou on s'en éloigne.
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Re: Critiques de la permaculture

Message par autrevie2 » 07 Oct 2010 22:21

une bonne crise économique leurs feront peux être prendre conscience de se qu'ils cautionnent,de qui ils dépendent,et comment faire pour survivre différemment.
Ca va être violent.
Continuez de suivre l'actualité de Janvanovik,c'est le seul reporter à reporter ces informations sur le sujet de l'économie.
la gravité de la situation économique est insondable.
des évènements concrets semblent poindre à l'horizon.
nous en seront tous plus ou moins affectés.

le mouvement des villes en transition offre plein d'espoir,les gens ne réagissent que lors ce qu'ont leurs propose une solution à appliquer.
le travaille étherique (égrégores artificiels) maintien les hautes densités humaines dans des micro "noosphères" dont il est difficile de limiter l'influence.
Dans se doux cocon de pseudo sécurité,du bon train train,papa Etat maman administration,il risque de s'y dérouler un beau mouvement des esclaves vers la vie,l'essentiel,une réalité plus juste,se sera plus ou moins difficile pour tout le monde.
sauf ceux et celles déja installé ou bien entouré d'acteurs(producteurs) locaux,de denrées vitales.
pour les villes,seul le mouvement des villes en transition semble être la solution,si vous en voyez d'autres n'hésitez pas,le sujet est à la base tellement important.
autrevie2
 

Re: Critiques de la permaculture

Message par Nicollas » 07 Oct 2010 22:22

Attention à ne pas faire dévier le sujet qui concerne la critique de la permaculture vers un débat sur la société de consommation, merci.
Nicollas
 

Re: Critiques de la permaculture

Message par moilamain » 14 Nov 2010 22:09

C'est fou ça !
Sur cette page d'Ekopédia qui parle des initiatives en transition (http://fr.ekopedia.org/Comment_mettre_en_place_une_initiative_de_transition)
le mot permaculture n’apparaît même pas dans la page !

Alors si je dois formuler ça en critique objective et constructive, je dirai que le mouvement permaculturel euro-francophone, ne suit pas forcément les us et coutumes habituels qui voudraient qu'on défende son bout de gras (et qu'on appelle un chat : "un chat"). C'est bien dans un sens de mettre la permaculture à disposition de tous sans essayer d'en faire un cheval de bataille de communication...
Cependant, le lecteur peut s'y perdre et passer à côté de quelque chose d'important si on lui dit pas d'où vient la transition. Je discute avec pas mal de transitionneurs tout neufs qui n'ont qu'une idée en tête : le pic pétrolier ! C'est bien d'en être conscient... mais c'est pas le tout !

Ce qui me fait penser d'une manière plus générale, que le mouvement permaculturel existe mais qu'il n'est pas encore aussi participatif et constructeur qu'on pourrait le penser à l'écoute de son message (engagement citoyen pour un autre développement, tous ensemble, coopération synergie, sans limite...)
Dans un mouvement qui devrait réunir le peuple et le faire s'engager dans l'action (c'est son message), je vois des permaculteurs à droite à gauche qui s'occupe de leur site et qui échange des infos, des coup de mains, du plaisir, un festival... mais comparer à ce qu'est capable de faire le colibri ou la transition, je me dis que c'est pas aussi florissant que ça pourrait l'être.
Alors peut-être que je me trompe, peut-être que je suis dans le vrai, ou c'est peut-être mitigé aussi ou alors j'ai le nez dans le guidon et je vois rien...
Mais c'est ce que je ressens maintenant : la permaculture n'a pas la reconnaissance qu'elle devrait avoir.

Voilà, pendant que j'écrivais ça, j'ai eu le temps d'en comprendre les raisons (qu'elles soient de mon fait ou extérieures)...

Si à votre tour, vous avez envie d'apporter votre contribution... cliquez sur répondre !
moilamain
 

Re: Critiques de la permaculture

Message par Nicollas » 15 Nov 2010 08:46

C'est pas faute d'avoir essayé : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ville_en_t ... rmaculture
Si y en a qui veulent recopier le bout ou faire référence à la perma sur ekopédia, yapluka. Perso je me suis déjà tapé les trois quarts de l'article sur wikipedia, c'est pas pour aller le recopier ailleurs.

Sinon pour répondre à ta question, c'est justement parce qu'Hopkins trouvait la perma trop tournée vers les propriétés et pas assez vers le peuple (urbain notamment) qu'il a créé le mouvement de transition. Perso je verrai bien la Transition comme un mouvement d'éveil des consciences/marketing, et la perma en renfort pour concevoir des systèmes de productions intégrés à la Transition.
Nicollas
 

Re: Critiques de la permaculture

Message par autrevie2 » 15 Nov 2010 14:32

émouvant et décapant ces deux derniers messages,Merci.
autrevie2
 

Re: Critiques de la permaculture

Message par grandevallee » 15 Sep 2012 11:42

lorsque j'ai joint le forun , j'ai été critiqué par mes manierres de faire mon jardin , de préparer la terre, défrichage terre a nus.
plus ca vas aller, avec les années, je vais tester les principles de la permaculture dans la vie de tout les jours,
mais il y a un temp de transition, ou je doit tester ces nouvelles méthodes,
voir si ca me convient et si ca convient a mon emplacement et ma manierre de vivre,
comme j'ai dit souvent dans le passé, j'ai les cheveux long et végétarien depuis mon jeune age, mais j'ai jamais été hippie
tout ca pour dire que je teste différent concept de la permaculture sans pour autant en faire ma religion.
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Re: Critiques de la permaculture

Message par satya » 15 Sep 2012 11:47

grandevallee a écrit :je doit tester ces nouvelles méthodes,
voir si ca me convient et si ca convient a mon emplacement et ma manierre de vivre


je croit que tu as resumé ce qui permet d'avancer :super:
bien jolie ce bout de jardin.
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Re: Critiques de la permaculture

Message par moilamain » 24 Sep 2012 16:35

grandevallee a écrit :lorsque j'ai joint le forun , j'ai été critiqué par mes manierres de faire mon jardin , de préparer la terre, défrichage terre a nus.

Désolé que tu aies pris ça comme des critiques, je crois plutôt que les retours que tu as eu (et notamment les miens) étaient des questions destinées à comprendre pourquoi tu avais fait comme tu as fait.

Et à ce propos, tu n'as pas répondu à cette question : quelles raisons d'apporter 9 tonnes de compost ?

En tout cas, merci de ta générosité de partager photo et explication de ce que tu fais, continue, c'est très utile.
moilamain
 

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