Je vous fait part de mes quelques remarques sur le passage que vous soumettez à notre relecture:
Il y a un copier coller en trop dans votre passage.
Vous répétez deux fois l'histoire du 100ème singe.
FerDex a écrit :Elle vise plutôt à faire prendre conscience aux gens qu’ils ne s’occupent pas de répondre à leurs besoins vitaux, mais à des besoins illusoires, que la manipulation capitaliste leur inculque : posséder, travailler pour subsister et survivre, s’élever dans l’échelle sociale, consommer, paraitre, etc.
Selon moi ce principe relève plutôt de la simplicité volontaire. La permaculture l'emprunte car cette approche est en phase avec le respect de la nature qui est recherché en permaculture mais ce n'est pas, à mon avis, un objectif de la permaculture.
Ce qui est vraiment important dans ce que vous dit Moilamain, c'est qu'il est impossible de prévoir combien de temps prendra le passage à la permaculture car ce temps dépend d'un changement de mentalité dont on ne peut pas prédire quand il arrivera (et même s'il arrivera un jour).
FerDex a écrit :La permaculture se présente donc comme un projet complet et holistique pour l’après capitalisme.
Selon moi, telle qu'elle est formulée, cette affirmation est fausse ...
Alors qu'elle deviendrait juste si elle était formulée ainsi: "La permaculture
représente un projet
quasi-complet et holistique pour l’après capitalisme.".
J'appuierais cette suggestion de reformulation par les remarques suivantes:
- Je ne pense pas qu'on puisse trouver dans les ouvrages écrits par les fondateurs de la permaculture le désir de s'occuper de l'après capitalisme. La permaculture peut démarrer avant la fin du capitalisme et elle peut être très utile si le capitalisme s'écroule. Mais ce n'est absolument pas comme ça qu'elle s'identifie. La formulation que vous proposez donne à penser le contraire. J'ajouterai même, comme
je vous en ai déjà fait part dans votre fil de présentation, que la permaculture peut également devenir un moyen de rendre le capitalisme durable (alors qu'il ne l'est pas aujourd'hui). Sous cet éclairage là, la phrase que vous écrivez devient même une contre-vérité.
- La permaculture ne traite pas de tous les sujets sociétaux. je ne suis donc pas certain que le mot holistique soit approprié.
FerDex a écrit :- Il va y avoir beaucoup de monde à convaincre, des sceptiques, des indifférents, des indécis.
Vous pouvez aussi rajouter
"Ainsi que des réfractaires et des opposants". Pour vous en convaincre, il suffit de consulter ceux qui ont un intérêt à la survie de l'industrie pétro-chimique ou ceux qui se disent qu'ils n'ont pas à se préoccuper de ce qui se passera sur terre après leur mort. Il n'est pas saugrenu d'imaginer que des hédonistes préfèreront profiter au maximum de ce que la terre peut leur donner .. jusqu'à ce qu'elle soit à sec.
FerDex a écrit :nécessitera de longues années pour rebâtir et remettre à l’échelle humaine
Plus agréable à la lecture serait: "nécessitera de longues années pour
se rebâtir et
se remettre à l’échelle humaine"
Sinon, à part ces quelques remarques de forme, je regrette que nous ne fassiez pas cas de ce
ce que je vous ai dit dans votre fil de présentation car, si réellement vous souhaitez voir arriver la fin du capitalisme et que vous désiriez présenter la permaculture comme un élément clé du nouveau paradigme, vous devriez aussi écrire des choses qui protègent la permaculture de sa récupération, par le système capitaliste.
Est-il si délirant d'imaginer que dans quelques années, on entende des politiques nous expliquer qu'il est désormais possible de laisser mourir des gens sans pouvoir d'achat car leur disparition n'est finalement qu'une chose naturelle et que, selon un principe permaculturel du moindre effort, tenter de faire survivre quelque chose qui n'est pas adapté au système n'a pas d'intérêt ? Je suis certain qu'en puisant dans l'idéologie du darwinisme sociale il est possible d'envisager des scénarios ou la permaculture deviendrait un système ultra oppressif.
On peut aussi imaginer un futur où la permaculture devienne un élément clé du néo-libéralisme. Imaginons un pays où 3 ou 4 propriétaires se répartisse l'intégralité du foncier et où le reste des habitants du pays se retrouvent, au milieu de champs des buttes entourés d'arbres, à ramasser des limaces à la main parce que 3 ou 4 propriétaires n'ont pas envie d'utiliser de l'anti-limace (préférant utiliser le pétrole pour faire marcher leur 4x4 et percevant leurs employés comme de simples prédateurs de limace).
Imaginez alors ces pauvres bougres en train de se dire "Nos aïeux connaissaient la recette d'un anti-limace chimique pour faire ce que nous sommes en train de faire. Pourquoi ne pas envisager d'y revenir?"
Ne ressemblent-ils pas à ceux qui aujourd'hui se disent : "Nos ancêtres savez faire un jardin sans produit chimique .. pourquoi ne pas retrouver leurs techniques et appeler ça de la permaculture ?"
Ce que je veux dire c'est que mettre fin au capitalisme n'a pas réellement d'intérêt en soi.. ce qui est important, en revanche, c'est de mettre un terme aux injustices que ce système a fait naître. La permaculture ne peut rien contre la voracité des prédateurs financiers. Si un jour ils leur faut embrasser la permaculture pour assouvir leur soif de lucre, ils trouveront un moyen de l'intégrer à leurs plans.
Une dernière chose: Je pense que, en plus du changement de mentalité dont parle très justement moilamain, il faut envisager une profonde restructuration du foncier pour donner naissance à une politique permaculturelle .. car, si le passage à la permaculture consiste uniquement à créer des milliers d'emplois d'ouvrier agricoles chez les quelques propriétaires terriens qui possèdent le sol français, nous n'aurons rien gagné à faire émerger la permaculture.