macronature a écrit :Il jardine bio mais ou est la permaculture ?
C'est une réelle question et non une critique car la frontière entre les deux est parfois très mince.
tu amalgames la permaculture avec des techniques de culture.
faire de la permaculture, c'est une manière de penser, pas une manière de cultiver.(contrairement à l'agri bio, la biodynamie, qui sont l'application de techniques agricoles bien déterminées, donc manière de cultiver)
avoir une permaculture, c'est avoir un système agricole possédant les caractéristiques des écosystèmes naturels (stabilité, résilience, diversité)
au-delà de ça, tu fais comme tu veux. Si tu penses permaculture, rien ne t'empêche de bêcher ton sol ou de labourer ou de herser avec ton cheval ou de mulcher ou de cultiver sous couvert de trèfle. Dans toutes ces techniques, celles qui te parlent le plus ne sont pas pour autant plus permaculture que les autres.
et d'ailleurs, elles ne le sont pas.
C'est donc normal de pas voir de permaculture dans ses techniques de culture quand on a l'idée que la perma c'est un ensemble qui inclus des techniques et en exclue d'autre...
la frontière entre le bio et la permaculture est vraiment très très grande... ces deux trucs n'ont rien à voir. Le bio c'est un cahier des charges avec des trucs autorisé et des trucs interdit...
la permauculture, c'est rien d'interdit, mais une manière de penser complètement différente qui fait que tu observes et réfléchis intensément avant d'agir, plutôt que d'agir intensément sans réfléchir. La perma, c'est voir les éléments dans toutes leurs fonctions, plutôt que de les considérer comme production unique ou comme déchet. La perma, c'est s'intéresser aux liens qu'on peut faire entre les choses, plutôt que de s'intéresser aux choses prises séparément les unes des autres.
Tu vois bien que je ne parle pas de technique de culture ou de bio.
le maraicher qui pense permaculture, et c'est peut-être le cas de jean-Martin Fortier, commence par réfléchir à l'aménagement de son système pour qu'il réponde aux besoins des usagers, comme aux besoins du système. En découlera ensuite tout un ensemble de stratégies et d'actions, qui aboutiront sur des techniques. Et alors peut-être que dans son cas, penser permaculture a fait aboutir Jean-Martin à techniques de culture qu'il présente dans son ouvrage.
un des besoins des systèmes des maraichers est de pouvoir produire rapidement, sans passer son temps à surveiller et à observe comme un jardinier pourrait le faire dans son jardin. Et je penses que cultiver comme il le fait et traiter comme il le fait, simplifie grandement le travail. Ce qui est une nécessité pour produire des centaines de paniers et gagner sa croute en travaillant moins.
peut-être aurait-il pu faire moins de panier avec moins de travail et moins de dépense et s'y retrouver également. Mais son choix a été de pousser les rendements à fond, je pense. C'est bien, ça montre aux maraichers qui ont la tête dans le guidon qu'on peut faire autrement. Car les autres maraichers qui arrivent à sortir autant de panier le font sur des surfaces bien plus grande. La permaculture est là aussi, il arrive à intensifier les surfaces..