J'écoute pas mal d'americains sur leur point de vue sur des fermes en permacultures (apparemment ils sont bien plus avancés qu'en france : même si j'ai encore l'impression d'entendre plus de gourous que de jardiniers) ; et ils se bornent à dire que "la viabilité économique est un critère nécessaire, comme celle de l'éthique : car si on ne gagne pas d'argent à faire de l'éthique, alors on ne pourra pas faire de l'éthique longtemps" ; il faut donc "adapter" ses conduites aux conduites éthiques rentables et abandonner celles qui ne sont pas rentable : il faut donc sonder son marché, lister ce que cherche la population, et y répondre offre/demande avec le filtre "éthique".
Ma critique de ça, c'est que le marché éthique est restreint : il se remplit vite. Je connaissait une fille qui considérait que, mangeant bio et éteignant les lumières en quttant les pièces, elle avait fait sa part d'écologisme : elle pouvait donc se permetre de roulet en 4x4 en ville et acheter tout le reste en fermant les yeux.
Alors bien sûr les désastres écologiques vont ouvrir ce marché ; surtout chez ceux qui peuvent se le permetre. Mais c'est exclure les classes plus pauvres, et la majorité de la population.
C'est pourquoi s'il y a une solution qui ne soit pas "violente" pour changer le comportement soit d'une large population soit des entreprises, je ne la vois pas venir "naturellement" dans le peu que j'arrive à voir venir. Je ne vois qu'un gros traumatisme pour changer les choses qui nous ferait dire "plus jamais ça" ; des vagues de millions de réfugiés climatiques, des péuries alimentaires, ce que j'en sais.... J'ai l'impression que mieux on sait gérer ces crises, plus on retarde la prise de conscience générale. C'est sans doute très malsain comme impression ; c'est pourtant ça qui a fait dire "non au nucléaire au japonais", et ça sera sans doute une autre catastrophe en france qui fera la même chose vu qu'on y est pas encore...
J'ai l'impression que le cas du nucléaire s'applique parfaitement à l'écologie. Les gens vivent dans l'imaginaire de la société, et la société tient avec l'économie. Et l'économie (libre et non faussée !!!) ne tient compte que d'elle-même : seule une catastrophe la fait ployer.