Tu as raison et tord a la fois.
En effet le design et le développement est open source, mais la possibilité d'imprimer une pièce 3D à base d'un fil de plastique fondu dans une buse chauffante était protégé par un brevet.
C'est uniquement avec l’avènement de la fin de celui-ci que les équipes open source ont pu se mettre au travail. (brevet, sans doutes non renouvelé car inintéressant industriellement
)
Autre exemple, pourquoi les imprimante métal sont si peu nombreuses et fabriquées quasi exclusivement par des entreprises Allemande?
(je parle de métal "pur", pas de résines chargées de particules métallique)
Hors-mis le prix des composants (laser, têtes scanner, poudres etc).
La raison est que la maison Trumpf détient un brevet concernant l'impression d'objet 3D en métal par fusion laser sur lit de poudre.
Tout les autres fabricants de machine au fonctionnement similaire payent Trumpf pour pouvoir exploiter ce brevet....
Font peut-être exception, l'entreprise Arcam, car ils utilisent un faisceau d'électron pour fondre la poudre et les entreprises comme Irepa-laser utilisant des poudres projetées et non un lit de poudre.
Malheureusement ces techniques, sont très utiles pour solidifier des gros volumes de poudre, mais l'état de surface est trop mauvais pour faire de la précision sans reprise en post production.
Il y a deux ans une entreprise italienne associée à une entreprise chinoise a présenté une imprimante métal à BaselWorld.
Il s'agissait d'une copie de la Mlab de Concept Laser.
On n'a plus jamais revu cette machine, les avocats de Trumpf (détenteur du brevet initial) et ceux de Concept Laser (brevets sur des système annexe) leurs sont tombé sur le dos à bras raccourci.
Concept laser n'est pas une très grosse boite, mais elle appartient au groupe Hoffman, employant plusieurs milliers de personnes donc ils ont les moyens.
Trumpf est une boite énorme, donc pas de problèmes de moyens.
Il y a quelques mois Concept Laser et EOS (le plus gros vendeur d'imprimante métal au monde) ont fait des accords croisé s'autorisant mutuellement à utiliser leurs différents brevets. Ceci pour maintenir en Allemagne le savoir faire 3D métal et éviter une guerre fratricide et ruineuse entre les deux gros du marché. (c'est mon hypothèse, mais je pense que l'état Allemand leur a sonné les cloches pour qu'il s'accordent, mais ce n'est que suppositions)
Oui les imprimantes risquent de changer un peu nos habitudes, mais elles ne sont pas la révolution annoncée.
on compare ça à internet, mais internet et tout ce qui tourne autour (smartphones, e-activités, interconnexion, photos, vidéo) n'est que du software, des 1 et des 0 qui se baladent dans des circuits électriques et électroniques.(dont les problèmes physiques sont géré par des groupes énormes, par exemple les serveur de Google implanté à Luleå au nord de la Suède pour bénéficier des la clim naturelle)
L'impression 3D est quelques chose de réel, soumis à certaines contraintes physique, métallurgique, plasturgique etc
Par exemple l’impression plastique par fil fondu donne des résultats médiocres.
Si on veux un meilleur état de surface il faut passer à la poudre de plastique solidifié au laser (technique identique dans le principe à celle utilisée en métal).
Problème, la plage de température dans laquelle le processus se déroule bien, est de moins de 1°C.
Sachant que le laser amène en permanence mais de manière irrégulière une énergie qui chauffe l'enceinte de travail(en fonction de la surface a solidifier dans chaque couche) il faut commencer à gérer des paramètres bien plus complexes qu'avec du fil fondu. (répartition volumique des pièces dans le volume de travail, gestion du préchauffage, gestion de la ventilation etc etc)
On peux aussi parler des problèmes des poudres, à l'heure actuelle on a aucune idée de l'impact sur la santé provoqué par l’inhalation inévitable (malgré les précaution prise) de poudre plastique ou métallique.( on parle de diamètre de particules entre 5 et 40 microns)
Je ne serai pas étonné si d'ici quelques année on voit une affaire des poudres comme celle de l'amiante.
Si on rajoute que des équipe travaillent sur des nano-poudres connues pour être capable de passer les barrières cellulaire...
Pas sûr que ça soit un bien que ces poudres commencent à se retrouver dans toutes les cuisines.
En parlant des problèmes environnementaux, il y a les émanations produites lors de la fonte/fusion des plastiques et des métaux, celui des poussières générées au nettoyage, celui des déchets de production, l'utilisation de matériaux non dégradable issu de pétrole etc etc.
En fin de compte la technologie d'avenir la plus efficace et la moins polluante sera celle que l'on n'utilisera pas... (il n'y a pas de sortie par le haut)
Quand au boum des imprimantes home made, on est à mon avis dans un processus industriel classique.
On vit la phase euphorique de lancement, avec une pléthore de micro acteurs. On peu faire le parallèle avec les début de l'informatique, les débuts du web (entre 1990 et 2000), les début du snowboard, les début de la métallurgie, les début de toute nouvelle technologie.
Ensuite viendra la phase de maturation/épuration du marché, avec les achats, les fusions ou la faillite des différents acteurs trop petit, trop faible, trop en avance, mal positionnés etc. (pour internet on a parlé de la bulle spéculative du début des années 2000)
La troisième phase verra une expansion des technologies survivantes, mais dans un nombre restreint de mains, celle qui auront assez de pouvoir financier pour maitriser la complexité technologique. (le web 2.0 post 2005 et l'arrivée des smartphones)
Pour faire un parallèle avec le web, (certains sont trop jeunes, ou n'ont pas eu accès au web avant le milieux 2000) dans les 90' on croisait sur le web plus de site fabriqué dans leur cuisines par des amateur éclairés que de site pro. (j'avoue, j'ai commis quelques petite horreurs HTMLiennes.)
Maintenant est-ce que vous croisez beaucoup de sites qui sont gérer directement en HTML brut par des amateur? Non, on passe par des éditeurs professionnels la plus part du temps, car on ne maitrise plus la complexité du système.
Par exemple au tournant 2000 est apparu un mouvement de diariste sur le web (journal intime sur le web, maintenant on dit blog) mais ces gens devaient entièrement coder leurs pages en html et non pas juste taper du texte dans une fenêtre et envoyer. Ils ont disparu au profit des blogs, eux même en chutes à cause des réseaux sociaux
Ces parallèles se retrouvent dans toutes les innovations technologique.
Je suis passionné par les techniques anciennes, coulée primitive, poterie, vannerie, corderie, travail du cuir, métier à tisser.
A une époque ces techniques se retrouvaient chez tout un chacun, mais certains ont fini par se spécialiser et produire, grâce à cette spécialisation, des objet et produits de meilleures qualité et moins couteux.
Fondamentalement je ne suis pas contre ce processus à condition que certains maintiennent ces savoirs-faire afin de palier à un manque qui pourrait advenir et faire un contre-pouvoir aux spécialistes/industriel.
Pour conclure, pour moi la permaculture doit fonctionner dans cet esprit, copier au mieux la nature, simplifier au maximum les systèmes et maintenir les savoir anciens qui par principes sont simple, compréhensible et utilisable par le plus grand nombre. En fin de compte il s'agit d'un contre-pouvoir.
Désolé pour la longueur j'avais du temps dans le train, et pour le pessimisme apparent mais je travail tout les jours avec cette technologie. Si je veux survivre à cette phase je me doit de me frotter à la réalité et non pas rester dans mes rêves.
Commencer à jardiner revient au même, on a des grandes théories permaculturelles et ensuite on se frotte a la réalité du terrain... Ce qui n'empêche pas de rêver et de réussir.
Le temps dira si j'ai raison ou tord...