A mon avis il y a deux choses importantes dans ce débat.
1) L'aspect spirituel
a) "Karma"
Effectivement, ne pas se mêler du "Karma" des autres est essentiel, car le libre-arbitre est sacré. Par contre on peut exprimer sa spiritualité personnelle, sans en faire une obligation pour autrui. Après chacun s'en inspire ou pas. Moi j'aime bien que chacun exprime ce qu'il ressent, car les expériences des autres sont toujours intéressantes, au moins en partie. On prend ce qui nous intéresse, et on laisse le reste.
Moi j'exprime ma joie d'être devenu végétarien. Ce n'est pas du tout une souffrance, en tout cas pas spirituelle. Ce fut une souffrance physique relative pendant disons 2 ans, le temps que je trouve la bonne formule. Je fus parfois mal nourri. Car passer d'un monde carnivore (omnivore est plus juste) qui a délaissé beaucoup de végétaux très nourrissants à un monde végétarien, n'est pas simple, surtout après des dizaines d'années d'omnivorisme. Mais on peut aussi faire cette transition en douceur, et l'expérience des autres aide beaucoup pour cela. Et j'aurais beaucoup plus souffert si je n'avais pas suivi ma voie spirituelle, continuant obstinément à manger de la viande. C'est important de le dire.
Car rester simple d'esprit c'est bien, mais lorsqu'à un moment donné la conscience sur un sujet vient, on ne peut plus rester ignorant, faire semblant "de ne pas savoir". Et on doit faire un choix, en conscience justement. On ne peut pas rester éternellement simple d'esprit. Car le but de l'expérience d'incarnation pour l'âme, c'est justement d'éveiller, d'élargir sa conscience. Par exemple, des gens mangent durant des années chez McDo. Et puis à un moment donné, ils font l'expérience de manger sainement. Là la conscience vient, car ils peuvent comparer les deux. Et s'ils continuent de manger chez McDo par conformisme, peur, facilité, alors qu'ils savent consciemment qu'un tout petit peu d'adaptation et de créativité leur permettrait de manger sainement, ils souffrent, car ils ne sont plus en alignement avec leur âme. Alors qu'ils ne souffraient pas avant, mangeant de la merde en toute inconscience tout en s'en trouvant heureux.
Donc que chacun effectivement fasse tranquillement ce qui lui plaît, et surtout ne culpabilise absolument pas. Parfois je reconnais que je mets la pression un peu sur les carnivores, mais je voudrais aussi tellement faire sentir le plaisir que c'est d'être végétarien ! C'est pas pour embêter en fait... Bref, j'essaie toujours d'affiner mon discours, justement pour pas emmerder, et ne faire que susciter, pas imposer.
Mais je remarque aussi régulièrement que chez les carnivores, on n'accepte pas facilement la position des végétariens. Ils réclament la liberté de faire ce qu'ils veulent et qu'on leur foute la paix. Mais ils interprètent souvent avec susceptibilité le point de vue des végétariens. N'assumant pas leur carnivorisme, ou pas totalement. Et ils s'empressent de voir de la haine chez l'autre (je ne dis pas du tout ça pour ce forum, dont j'apprécie la présent discussion). Mais ils sont loin d'être les seuls, et ne sont pas plus susceptibles que d'autres. Prenons l'exemple des zomos (j'utilise cette orthographe pour provoquer un peu ^^). Impossible de leur exprimer quoi que ce soit qui remette en cause leur mode de sexualité. On est forcément homophobes ! On a la haine grrrr ! C'est rare qu'ils assument leur comportement, en tout cas pas dans les médias. Certains oui, et cela en fait des gens agréables (Pascal Sevran par exemple, prenait toujours les discussions sur le sujet à la légère, et assumait tranquillement et avec humour son orientation sexuelle), comme n'importe qui d'autres, même si leur mode de sexualité me paraît "étrange" quelque part, et stérile (physiquement et spirituellement). Comme chacun fait ce qu'il veut, et doit avoir la liberté de suivre son karma, cela ne me dérange absolument pas. Par contre moi aussi je suis mon karma, et j'exprime mon point de vue sur cette sexualité, que cela plaise ou non. Sur d'autres sujets aussi, comme le 11 septembre, ou l'histoire de la seconde guerre mondiale (pas ici, c'est pas le lieu...). Et peut-être cela inspirera d'autres personnes de manière positive. Voilà j'ai placé certaines positions politiques, je suis content
Donc en conclusion, que chacun reste aligné avec son karma. Cela me paraît la meilleure chose. Moi je peux être ami avec n'importe qui, quelles que soient ses idées. Et les gens alignés avec leur karma sont souvent les plus agréables et intéressants.
Donc je préfère que quelqu'un me dise "je mange de la viande, car je le sens bien comme ça" de manière apaisée, plutôt qu'il veuille absolument justifier son choix par de la logique, qui la plupart du temps sur ce sujet ne tient pas debout, et ressort du mental. Car justement, je ne vois pas quelle logique peut justifier de manger de la viande.
Et lorsque quelqu'un est en alignement avec son âme et mange de la viande, ce n'est pas du tout un manque de spiritualité, du moins pas forcément. Il peut très bien y avoir de très bonnes raisons spirituelles de le faire. Personne d'autre ne peux juger. Je trouve très respectable par exemple la vie des Indiens, qui en conscience mangeaient de la viande, et ne prélevaient que ce dont ils avaient besoin. Ils vivaient en harmonie avec la Nature, respectaient les animaux à leur manière. Très loin de nos sociétés qui élèvent les animaux en batterie, surconsomment de la viande, sans compter les gâchis de viande qui partent à la poubelle. C'est honteux.
Et je ne veux absolument pas dire que ne pas manger de la viande est un critère de spiritualité déterminant. Il y en a plein d'autres, et un carnivore peut être plus élevé spirituellement qu'un végétarien.
Et je dois dire aussi que personnellement, le critère premier qui m'a amené vers le végétarisme, en tout cas de manière consciente, c'est ma santé. Car je me suis mis à un moment donné à penser que peut-être le végétarisme était le mode d'alimentation le plus naturel pour l'être humain. C'est ensuite, dans la pratique, que j'ai ressenti ce rapprochement spirituel très fort avec les animaux. Je n'était pas du tout tourmenté par la cause animale, même si j'ai toujours trouvé repoussant les conditions de leur élevage bien sûr, et que j'ai toujours eu une certaine affection pour eux. Mais je ne voyais pas porter sur mes épaules leur souffrance, et je rejoins là en partie la position de Moilamain.
b) Domination/soumission
Effectivement l'homme domine l'animal et c'est bien, moi, ce qui me gêne. J'ai tellement envie de vivre sur un pied d'égalité avec l'animal. Paraît-il que dans des dimensions plus élevées on peut parler avec eux, même avec les plantes ! Mon chat par exemple, c'est un ami. C'est un chat, mais c'est un très grand ami. Ce n'est pas un être inférieur pour moi, et je lui trouve une très grande spiritualité, dans sa manière d'être (il mange de la viande au fait
), et il m'apprend des choses, spirituellement. Et personnellement je n'ai plus envie de dominer les animaux. Je ne dis pas que c'est simple et évident à première vue de passer à un monde d'égalité avec l'animal, mais je dis qu'on peut progressivement y venir. Et je crois aussi que si l'homme se mettaient à voir les animaux comme un égal (ce qui n'empêche pas de les prendre comme collaborateurs dans une ferme, puisqu'ils le font avec plaisir !), le comportement des animaux changerait. Ces derniers seraient moins primaires, moins violents. C'est en fait l'homme qui détient la clé. Il est au dessus de la pyramide spirituelle (et non pas alimentaire), dans le sens où il détient les manettes, il a le libre-arbitre, il a le potentiel d'éveil de la conscience. S'il change, tout change en bas.
Ce que je veux dire, c'est que souvent des gens prennent l'exemple des animaux pour justifier leurs comportements primaires/animals. Or les animaux, je crois, se comportent aussi pour beaucoup comme ils le peuvent, dans un monde où c'est l'humain qui a "donné le ton", qui a "imprimé la mesure". La mesure étant donnée d'en haut, ils agissent dans le champs d'action qui leur reste. Et c'est le plus apte à l'élargissement et l'éveil de la conscience (l'homme) qui peut changer les choses, qui doit faire le premier pas en avant. C'est pas les animaux.
Car lorsqu'on me dit que l'homme est au dessus de la pyramide alimentaire, et qu'il est normal de dominer les animaux, parce qu'il est le plus fort en gros, je dis que la continuation de cette logique aboutit à la société de massacre animal dans laquelle nous vivons, et même au cannibalisme. Des hommes d'une tribu de sortie de nul part pourrait très bien se prendre pour la race supérieure ou le peuple choisi par Dieu (j'ai déjà viu ça quelque part
), et se donner le droit de manger les autres. Ou alors des extraterrestres qui débarquent, pourraient se donner le droit de nous manger, car ils sont les plus forts, qu'ils se trouvent plus avancés, plus intelligents. Je cite l'exemple des Petits Gris (au risque de passer pour un fou). Extraterrestres qui ont procédé à des enlèvements d'humains pour faire des expériences. Au nom de quoi ? Cela répondait à une logique de domination, totalement déconnecté de considération, de compassion (dans le sens positif du terme, sans porter sur ses épaules la souffrance des autres effectivement) pour l'être humain.
2) Aspect physiologique
Sur cette page
http://www.vegetarisme.fr/vegetarien.ph ... iecomparee, on trouve un tableau avec des critères physiologiques. Et il apparaît que la physiologie de l'humain est semblable à celle des herbivores, et opposée à celle des omnivores et carnivores, ces deux derniers ayant une physiologie semblable. Je ne prétends pas que ce site a raison sur tout, mais je pense que la majorité des arguments sont justes. Et sur ce terrain, je ne vois pas comment on peut justifier le carnivorisme.
Donc ma position à moi est de dire que l'être humain a été conçu (par Dieu ou la Lumière ou la Source comme vous voulez) pour manger des végétaux pour vivre de manière optimale, mais qu'il lui a été permis aussi de manger de la viande. Mais à un moment donné, pour progresser dans sa spiritualité et/ou sa santé, passer à son mode d'alimentation optimal, c'est-à-dire le végétarisme, est indispensable. Cela fait partie du progrès, dans le bon sens du terme. Et il le fera avec plaisir, car il aura acquis la conscience sur le sujet, au moment où il le faut.
Moi en tout cas c'est mon simple témoignage, rien de plus, et je ne veux chercher rien de plus. Surtout pas à forcer autrui, ce serait contre-productif. Donner l'exemple, et ne pas trop l'ouvrir (j'en ai sûrement déjà trop dit !), c'est le meilleur moyen de donner l'inspiration pour les autres. C'est aussi un moyen de progresser soi-même, car on ne détient jamais seul la vérité. Et d'ailleurs je regrette que l'on vive dans un monde où finalement exprimer sa sensibilité propre, libre et sincère est souvent perçu comme incorrect, ou ridiculisé, moqué, ou vu comme de la vantardise, et aujourd'hui de manière insupportable, comme de la haine envers ceux qui ne pensent pas comme vous (encore une fois, je ne parle pas de ce forum). Mais notre société, nos élites, vivent de la haine. Ils ont besoin de haine pour exister. Et lorsqu'ils n'en trouvent pas, ils la créent de toute pièce.