Je possède 4 chèvres naines qui jouent un rôle essentiel dans mon organisation.
Elles se partagent un parcours de 3000m² (dont 1/3 en verger haute tige), avec 2 moutons Lande de Bretagne, 8 poules et 2 coqs, une cane et un jars. Ces deux derniers viennent de se mettre en ménage, ce qui ne m'arrange pas trop, mais tous deux, veufs, étaient sans doute travaillés ppar leur libido.
Tout ce petit monde se partage 2 cabanes en bois, et aux abords de ces logements, il existe une zone de 10 m² où l'herbe a disparu et où l'hiver, le sol a vite fait de virer à la pataugeoire du fait du piétinement des chèvres.
Sur cette zone, j'ai initié une forme de compostage à plat qui me donne beaucoup de satisfaction.
Voici mon mode opératoire : 2 fois par an, début d'hiver et fin d'hiver, je décaisse le sol sur une profondeur de 5 à 8 cm. Le sol est meuble et l'opération se fait sans difficultés. Suite à quoi, je disperse sur le sol; en couche fine, les matériaux dont je dispose : paille, joncs, fougères, laiches en hiver, BRF au printemps. Tous nos déchets ménagers viennent compléter cette litière, ce qui conduit les poules à gratter en permanence. Le matin, leur dose de grains est dispersé sur cette litière. Dès que cette première couche commence à se dégrader, je rajoute une couche, et ainsi de suite pendant tout l'hiver, au rytme d'un apport tous les 3 semaines en hiver. Les chèvres grignotent tout ce qui est encore frais et semble apprécier cette litière fraiche pour faire leur sieste en début d'après midi.
Les coupes de noisetiers et de chêne qui vont me servir à fabriquer le BRF restent dans un premier temps un bon mois à plat sur le terrain où les chèvres naines vont manger toutes les brindilles et restants de végétation. Je considère que plus de la moitié de leurs déjections finissent également sur cette zone de 10 m² car elles y ont leurs habitudes. Ceci pourrait représenter un transport de matière brute de 100 à 200 kg. Par la suite, ce bois est asssemblé en fagots, stockés près de cette zone de 10 m² et pendant 2 mois encore, ils serviront de garde manger aux chèvres.
La litière et les déjections qui s'accumulent dans les 2 logements viennent rejoindre le compostage en surface, ou me servent à monter le tas lorsqu'en fin de cycle je décaisse à nouveau.
Au final, un compost très dégradé du fait du travail incesssant des animaux, avec une forte charge organique, et avec en 6 mois, une granulométrie proche de celle d'un compost de 2 ans.
Je peux ainsi faire mes semis en godet directement dans ce matériau après un séjour in termédiaire en tas de quelques semaines.
Vous le voyez : les chèvres naines, dans la théorie non productives, jouent un rôle essentiel dans la production de compost.