par Madudu » 03 Août 2014 01:35
Produire du fumier ne nécessite pas que les animaux soient à l'intérieur en permanence, mais qu'ils le soient lorsqu'ils sont alimentés sur du stock. Sous nos climats ça ne concerne que l'hiver et éventuellement un morceau de l'été, c'est loin d'être un mauvais traitement pour l'animal si les conditions de logement sont saines (m² et m³ par individu, aération, humidité de la litière, alimentation, luminosité, ...). Au contraire, l'hiver les animaux sont contents d'êtres à l'abri de la pluie et des courants d'air !
Les chaudières à plaquettes modernes se satisfont de n'importe quel essence (sauf peut-être les résineux). Il n'est pas nécessaire que le bois soit très polymérisé, ça n'ajoute pas en énergie utilisable : au poids sec toutes les essences ont la même valeur calorifique à peu de choses près, sauf les résineux qui sont un peu au dessus du lot (les cires et une partie des résines sont des lipides, donc bien plus concentrés que les trucs à base de sucre). Par contre le volume nécessaire au stockage d'une même quantité d'énergie sous forme de bois varie beaucoup suivant les essences (ça joue sur l'investissement de départ du coup, mais pas vraiment sur le fonctionnement).
Par ailleurs les chaudières qui gèrent automatiquement l'approvisionnement en combustible en fonction de la demande se moquent bien de la concentration volumique du combustible en énergie, ce qui n'est pas le cas lorsqu'il faut ajuster soi-même ou, pire, qu'il faut charger soi-même.
Je crois beaucoup à la biomasse énergie, et pour ça le têtard est très intéressant. Ce qu'on exige de lui c'est en gros qu'il soit un minimum concentré en énergie (relativement au volume, encore une fois), qu'il tolère bien la taille (ce qui va plus avec la productivité qu'avec le degré de résistance du bois aux xylophages), qu'il soit productif, et qu'il ai toutes ces qualités à l'endroit et dans les conditions dans lesquelles on veut le planter.
Par contre avec du bois on ne peut guère faire que de la chaleur, ce qui est la moins utilisable des formes d'énergies même lorsqu'elle est concentrée. Donc à par lorsqu'on a spécifiquement besoin de chaleur (chauffage de l'eau et de l'air, cuisson) il vaut mieux passer par un autre procédé. Comme on a surtout besoin d'énergie mécanique il me semble qu'à terme la traction animale aura bien plus de poids que les roues à vapeurs (rendement pourri, surtout pour les petites installations), d'autant qu'elle est technologiquement très accessible. Elle tourne avec des fourrages, ce qui permet de récupérer les éléments non-énergétiques du combustible (N, P, K, Mg, Ca, S, ... sous forme de fumier) et notamment N -ce qui n'est pas permis par une combustion abiotique. Les fourrages herbacés, pour finir, sont beaucoup plus productifs en biomasse -et donc en énergie utilisable- que les ligneux, donc il est un combustible meilleur marché, à terme.