extrait tout fait (copier collé) du livre sur les racines que j'ai.
http://www.jardin-nature.fr/index.php?o ... &Itemid=42Les interactions racinaires positives.
Au sein d'une communauté d'arbres existent des phénomènes d'entraide. Certains sont indirects, le sol servant d'intermédiaire, d'autres passent par de véritables connexions entre racines. De véritables stratégies d'occupation du sol par les racines sont mises en place.
De nombreuses études en peuplement mélangés mettent en évidence une exploitation racinaire complémentaire du sol par les diférentes essences. Ces dernières n'exploitant pas les mêmes horizons*, c'est l'ensemble du peuplement qui en bénéficie, au travers du recyclage de la litière. Ainsi en futaie d'épiceas communs et de hêtres, les racines de l'épicéa de moins de 2mmde diamètre colonisent les horizons supérieurs et le hêtre se confine plus en profondeur.
Les racines de nombreuses espèces ont la capacité de se souder entre-elles. Ces soudures, ou anastomoses, sont de véritables greffes naturelles.Elles peuvent se produire à l'échelle d'un même arbre, ou individus adjacents de la même espèce.
A noter, que contrairement aux parties aériennes, aucune soudure racinaire n'a jusquà présent été constatée entre essences différentes. Des imbrications raciaires ne sont pas rares, mais il ne se développe pas de cernes communs.
Les soudures racinaires se développent en plusieurs étapes: Contact mécanique entre 2 racines, écrasement et altération de l'écorce, élargissement de la zone de contact, formationde cernes communs et jonction complète.
Ce processus naturel est identique à la technique de greffage par approche utilisée en horticulture et qui consiste à assembler deux rameaux sans les détacher des pieds mère. Un lambeau d'écorce et d'aubier** est enlevé sur chaque rameau puis les 2 plaies sont ligaturées solidement.
Lorsque 2 arbres voisins sont reliés entre-eux parles racines, ils partagent les même processus physiologiques liés à l'alimentation, à la constitution des réserves et à leur migration. Des expériences anciennes l'ont montré clairement: Si on injecte un colorant dans l'aubier d'un tronc par (carottage) ou si on l'utilse pour badigeonner une souche d'arbre après abattage, le colorant passe rapidement (2 à 5 semaines) dans le bois des arbres greffés au donneur (Bormann et Graham, 1951). C'est un avantage lorsque les conditions d'alimentation en eau et en minéraux sont difficiles. Ainsi, un individu en situation de carences peut, après soudures racinaires, peut profiter de la plus grande absorptiondes individus voisins. Lors d'une sécheresse, par exemple, l'eau pourra être pompée par les arbres en bordure de rivière et être acheminée via les greffes racinaires aux sujets les plus éloignés.
Dans un autre ordre d'idée, les souches d'arbres abattus, même sans rejet peuvent continuer à vivre et produire un bourrelet de recouvrement sur le pourtour de la section. Eis (1972) a ainsi dénombré dans un peuplement de douglas (pseudotsuga manziesii) 45% de souches greffées à des arbres debout et croissant encore vigoureusement en diamètre 22 ans plus tard !
Mais la sève circule aussi des souches vers les arbres sur pied, du coup, en forêt monospécifique, l'accroisement en diamètre des arbres après une éclaircie n'est peut être pas dû uniquement à l'énergie solaire. Après abattage, les soudures racinaires et les arbres restants multiplieraient la capacité d'absorption de ces derniers. De plus, les réserves énergétiques (amidon) stockées dans les souches deviendraient diponibleset utilisables via les greffes par les arbres sur pied.
On a pu observerle des cas de soudure entre le pivot d'un jeune plant et une racine superficielle dun arbre adulte. Ce phénomène n'est pas rare et selon certains auteurs (Bormann et Graham, 1959), il correspond à une stratègie d'assistance entre un arbre dominant dominant et ses propres semis. C'est peut être de cette façon de cete façon que certains jeunes arbres se maintiennent en vie alors même que les conditions lumineuses empêchent toute croissance. Il est à noter que ces connexions racinaires peuvent également se faire via les mychorizes.
Un bémol dans cette série d'interactions positives, les voies de passage de l'eau, des éléments minéraux et des sucres peuvent aussi être emprumtées par les bactéries et les champignos et passer d'arbres en arbres. De la même façon, l'intoxication chimique d'un seul arbre, par exemple des sels de déneigement***, peut se propager aux voisins par voie racinaire (mais pas par le mycellium).
Les mychorizes: internet du sous bois! (Jean Garbaye)
Nous avons déjà dit dans notre article sur les mychorizes que le mycélium des champignons mychoriziens exploraient à grande distance des racines, contribuant ainsi à la nutrition des arbres. Mais cela a une autre conséquence, lorsqu'il atteint d'autres racines ce mycellium forme de nouvelles mychorizes eventuellement avec un arbre de la même espèce, ou même d'une espèce différente avec laquelle il est symbiotiquement compatible. Il en résulte donc l'interconnection des arbres par un réseau mycélien qui permet comme dans le cas des greffes racinaires, le transport et la redistribution de l'eau, des éléments minéraux, du carbone au sein du peuplement. Ceci a été démontré grâce à des marquages isotoniquespar Simard et al. (1997) eta conduit au concept de "wood wide web" (littéralement: réseau à l'échelle de la forêt), abrégé par les spécialistes en www !
Nous devons donc admettre que les interactions entre arbres sont plus complexes qu'on ne le croyait: A la compétition s'ajoute l'entraide (je taime, moi non plus). C'est d'ailleurs comme cela que les semis d'essence d'ombre peuvent survivre longtemps dans un sous-bois si sombre que la lumière y est insuffisante pour assurer une photosynthèse positive: Ils bénéficient d'un apport de carbone par les grands arbres via le réseau mycelien.
On peut presque dire que l'arbre allaite ses petits...
* Horizon: Couche de sol généralement parellèle à la surface, présentant des caractéristiques homogènes et différentes de celles des couches inférieures et supérieures. Les horizons sont d'autant plus nombreux que les sols sont évolués.
** Aubier: Ensemble des couches périphériques du bois d'un arbre vivant physiologiquement actif et riche en substances de réserve.
*** Sels de déneigement: Voir notre dossier " Pollution urbaine: les arbres, la neige et les sels minéraux".
autrevie reprends:
1959 Bormann and Graham donnent une liste de 56 espèces (essences) capable de fusionner (fusion possible uniquement entre même espèce)(il nous la faut!)
mes recherches n'ont pas été fructueuse,je bute sur des cookies à supprimer ou télécharger pour accéder ici
http://translate.googleusercontent.com/ ... qmGTZIDMTQj'ai demandé de l'aide à une autorité.
je peux vous dire que les platanes (acer fraxinus ulmus betula carya sequouia liquidambar,larix et hevea) le peuvent
j'aimerais tellement en connaître plus.
content de partagé ma frustration.
des volontaires pour tenter de traverser cette bibliothèque virtuelle Anglicane?