Bonjour à tous,
C'est mon premier message sur le forum, sur lequel je suis plus lecteur (débutant en potager...)
Ma femme et moi nous sommes installés dans une petite maison en Haute-Savoie il y a un an. Pas mal de terrain (5 000 m² dont la majorité très pentus). J'ai voulu tester les toilettes à compost, en gardant une toilette polluante à chasse d'eau. Vu que le principe nous convient, nous avons supprimé les toilettes à eau (notre fosse toutes eaux, bien que fonctionnelle, n'est pas exactement aux normes... ça a été un peu le déclic).
Nous précédons ainsi :
- Dans un petit meuble de bric et de broc (temporaire ; nous sommes en travaux) j'ai mis un seau plastique de base, mais neuf donc bien lisse, de 30 L.
- Au fond du seau, une couche de sciure de résineux (c'est tout ce qu'on a ici...) et papier mâché (boites d'oeuf, calage de bouteilles récupérés chez un ami traiteur), plus parfois un peu de paille et feuilles mortes.
- Pipi, caca, tout y passe. A chaque passage nous mettons au moins une poignée de sciure (pipi) ou plus afin de bien couvrir. Une poignée de paille ajoute un petit côté champêtre et une bonne odeur, en plus de cacher l'aspect pyramidal d'une belle bouse. Plus sympa pour le suivant.
- quand le seau est rempli aux 3/4 maximum (parfois plus tôt ; l'idée est de ne pas arriver au risque de toucher me contenu avec nos fesses...) je vais le vider au bac, en passant par la cuisine et son petit seau de compost d'épluchures et marc de café. Après la vidange je nettoie directement dehors à l'eau de pluie, avec un rinçage suivi de quelques brossages à l'eau, sans produits. Exceptionnellement je pulvérise un coup de vinaigre pour la forme.
- le bac est un composteur du commerce, d'un mètre cube, avec un couvercle étanche. Posé directement au sol. Nous n'avons aucun risque de pollution des eaux de surface, étant donné notre situation topographique. Je prépare une base de broyat style BRF, un peu de paille, de feuilles mortes, d'herbe... en gros, une belle base absorbante qui doit plaire à la faune du sol, avant de mettre en service.
- à chaque vidange ou presque, je mets quelques poignées de matière carbonée (cf plus haut). Ça évite les éventuelles odeurs et empêche les abeilles du voisin de venir y butiner. J'aime trop le miel...
- toutes les 3-4 vidanges, je brasse à la fourche pour aérer et homogénéiser le compost. Ainsi le compostage démarre vite, ça chauffe fort, ça assainit.
- Le bac rempli, je prends mon courage à deux mains et mets son contenu en andain : toujours une base de matière carbonée et absorbante, selon ce qui est disponible ; je mets mon compost en tas de 1,5 à 2 mètres de long, sur pas trop large, le plus haut possible. L'idée est de permettre une belle surface de contact à l'air, sans avoir trop de surface au sol pour limiter le lessivage par la pluie. Le transport par brouette est facile : le produit est léger.
- Je couvre mon tas de paille puis branchettes, puis branches, pour tenir la paille et éviter les problèmes de bestioles qui viendraient gratter.
- Je suis arrivé à ma seconde vidange de bac à compost ; l'occasion donc de constituer un nouvel andain, de bouger le bac de place, et de retourner l'andain du lot précédent.
- le lot ayant vécu un cycle dans le bac plus un cycle en andain paillé a donc été retourné ; le produit est magnifique, il y a de la vie. J'avais laissé l'orge spontané (paille oblige) et deux pieds de tomates tout aussi spontanés (l'histoire ne dit pas s'ils viennent de nos intestins ou du compost de la cuisine...) pousser, ce qui avait permis je pense d'aérer le tas et pomper un peu l'azote. Beau témoin de l'état du compost : trop azoté, les graines auraient probablement été cramées) ; trop sec elles n'auraient pas poussé ; trop humide elles auraient pourri. J'y ai trouvé des vers, de petits coléoptères. Odeur agréable, type sous-bois. La paille de couverture, les plantes spontanées et un peu de broyat ont constitué le nouveau socle.
- ce lot sera donc probablement utilisé au potager au printemps prochain, si je le trouve beau.
Pour résumer : pas d'aire bétonnée mais un changement de place régulier : pas deux lots à la même place de suite; ce qui permet de laisser repousser l'herbe.
Je couvre le lot le plus frais pour ne pas que le précieux azote ne lessive (donc bac de compostage), ça a donc le temps de se pré-composter avant d'être soumis aux intempéries.
Le fait d'avoir un bac de volume fini (un mètre cube) m'oblige à vider, aérer, composter. Pas d'accumulation de matière pourrissante. On produit donc un beau compost.
La contrainte n'est pas énorme, nous vivons à deux. Lorsque nous avons du monde à la maison je fais dans la pédagogie, et bien entendu c'est bibi qui vide le seau. On ne va pas imposer nos choix aux invités...
Réactions et questions bienvenue.
Sylvain.