Il n'y a pas de solution universelle pour améliorer un sol, quel que soit ses caractéristiques. Cela va dépendre du climat, de ce que tu veux voir pousser, du sous-sol, etc.
Un sol sableux qui repose sur un banc d'argile compacte peut être issu d'événements pédogénétiques très variés qui vont déterminer une bonne partie de ses propriétés :
-Est-ce qu'il s'agit d'un sol polycyclique, c'est-à-dire dans lequel les argiles et le sable ont des provenances différentes ? L'argile peut être issue d'un grès, d'un basalte, d'un calcaire, être sédimentaire... Le sable peut être sédimentaire ou bien être issu d'une roche-mère siliceuse comme le granite ou un grès. La Sologne est par exemple couverte d'argiles formées en climat tropical et accumulées suite à l'érosion des basaltes du massif central, recouvertes ensuite de sables issues du même endroit mais à partir du granite. Il en résulte que l'épaisseur de l'horizon sableux est très variable, et la couche d'argile fait plusieurs dizaines de mètres d'épaisseur : il n'y a alors que le drainage et le creusement de fossés qui permettent de désengorger ces terres l'hiver, et on ne peut espérer une bonne alimentation en eau l'été que si les racines parviennent à exploiter l'argile. Dans ce cas, des arbres à pivots et des fossés peuvent suffire à assécher les argiles, les fragmenter et les oxygéner, autorisant ainsi la colonisation de la couche supérieur d'argile : les remontées capillaires font le reste.
-Est-ce qu'il s'agit un sol brun lessivé ? C'est-à-dire d'un sol monocyclique qui a vu ses argiles descendre dans le profil, entraînant en surface l'accumulation de sables et de limons (proportions qui dépendent alors de la roche-mère et de l'érosion) et en profondeur l'accumulation d'argiles. Il peut se former sur basalte, sur granite, sur grès... sur à peu prêt n'importe quoi sauf du calcaire, en fait. Suivant la nature de la roche-mère, l'eau peut ou non emprunter des failles et s'évacuer sans problème. Sur granite par exemple il peut y avoir hydromorphie l'hiver du fait que la roche ne laisse pas passer l'eau, et qu'elle doivent donc s'évacuer horizontalement. Mais l'hydromorphie peut également n'être provoquée que par l'argile compacte, qui présente alors la possibilité d'être fracturée par un assèchement suffisant en été, de la même manière qu'en Sologne.
-Est-ce qu'il s'agit d'un podzol ? C'est-à-dire d'un sol lessivé de la même manière que dans le cas précédent, mais qui en plus a vu migrer les oxydes de Fer en profondeur où ils ont formé une sorte de plaque continue d'une sorte de béton très dur. L'hydromorphie hivernale est alors dû à cette plaque, et le meilleur moyen de palier à ce problème est de la fracturer : soit à l'aide d'arbres à pivots puissants (pour les générations futurs
), soit mécaniquement à l'aide d'une charrue forestière, de beaucoup d'argent et de pétrole.
Suivant les cas, les possibilités d'améliorations sont donc plus ou moins limitées, et les aménagements plus ou moins efficaces (fossés, drains, planches sur-élevées...). L'amélioration physico-chimique du sol (pH, Potentiel RedOx, teneur en Ca...) va également prendre des formes différentes :
-En podzol l'horizon de surface est communément humifère, c'est-à-dire très riche en matière organique qui s'accumule faute d'activité biologique : inutile et malheureux d'apporter du BRF ! Il faut plutôt apporter de quoi minéraliser cette MO, tout en veillant à son renouvellement. Il faut alors privilégier les légumineuses, les engrais riches et P-K facilement assimilable, les fanes riches en sucres/cellulose etc. Le top du top serait quelques marnages à 5 ou 10 ans d'intervalle, mais attention à la chaux qui risque d’entraîner une minéralisation trop rapide de la MO : on peut se retrouver avec un sol appauvri en MO qui ne donne plus rien même avec apports de Ca.
-En sol brun lessivé monocyclique, le marnage peut encore avoir de l'intérêt si l'horizon sableux est épais et s'il est pauvre en limons. Dans le cas contraire et suivant la qualité de l'humus (quand y en a beaucoup c'est qu'il est pas bon du tout) on peut procéder de la même manière qu'en podzol, ou simplement favoriser le ressuyage par le creusement de fossés, le drainage, la plantation d'arbres, la confection de planches sur-élevées etc. La chaux peut être utile mais présente les mêmes inconvénients que partout, et des apports de P-K sont plus prudents s'il s'agit de désengorger le sol en MO. Si l'argile est à moins de 30cm de la surface, un labour profond suivi d'un apport de MO très rapidement dégradable ou de chaux peut constituer un moindre mal en remplaçant le marnage.
-En sol polycyclique très profond comme en Sologne, le marnage demeure le nec plus ultra, mais il s'agit d'un investissement très conséquent à réserver aux cultures à haute valeur ajoutée. Sinon, le problème est traditionnellement estompé par l'accumulation de fossés profonds (au moins jusqu'à l'argile), de planches sur-élevées, de drains (qui exige alors l'irrigation en été...), et de peu de résultats aléatoires en cultures d'hiver.
S'il s'agit d'améliorer ton sol par les amendements, il est toujours risqué d'apporter du BRF, surtout si ton sol est acide. Le BRF est davantage indiqué aux sols appauvris en MO par la culture, mais qui tournent vite par l'apport de N, P, K, Ca etc.