Madudu a écrit :Qu'en pensez-vous, et quels sont les points déterminants selon vous qui expliquent sa réussite, et sans lesquels on se risque à un échec certain ?
Réussite dû à un facteur dominant : la gars fait ça depuis plusieurs dizaines d'années. Il a largement eu le temps de voir ce qui marche et ce qui ne marche pas. Il a eu le temps de faire autant d'expérience différente pour constater des résultats différents, et ainsi choisir la méthode la plus adéquate.
De par ce fait, ce monsieur se passe de la connaissance, il suit juste les résultats. Ça se trouve il comprend rien à ce qu'il fait, mais comme il voit que ça marche... alors il applique
Echec à prévoir : pour celui qui copie sans comprendre, et qui, comme tu le fait remarquer Madudu, disposerai d'un sol non adapté au bois enfoui, ou qui aurait mal perçu l'importance de quelques détail comme le ratio C/N, les trous d'air, etc.
En fait l'échec viendrai de l'impatience.
Car filip forrer a sûrement essuyé plein d'échecs avant de trouver la bonne méthode qui fonctionne chez lui avec son sol, son bois et son slip.
En dehors de ces considérations expérientielles, j'ajoute une info : si y'a problème avec du bois enfoui, ce problème sera localisé au niveau du bois enfoui, et pas ailleurs (ou bcp bcp moins).
Un bout de bois très carboné dans un sol, va attirer des bactéries pour sa dégradation. Ces bactéries auront besoin d'azote pour dégrader la matière. Les bactéries ne pouvant se déplacer, elles prennent l'azote là où elles sont, c'est-à-dire à proximité directe du bout de bois.
Mais ça se complique une peu avec les champignons, qui eux sont capables de s'étendre dans le sol et ainsi capter l'azote un peu plus loin que là où ils s'activent...
ce phénomène, je sais qu'il joue pour les mycorhizes (champi prélèvent l'azote dans une grande zone pédosphérique), mais en est-il autant des champi charger de dégrader la matière carbonée... ? (parce que quand je vois un champi de pourriture blanche sur du bois, c'est sur le bois que je le vois, pas dans le sol qui est à proximité...)
Va falloir que je me replonge dans mes bouquins pour m'assurer une réponse...
conclusion de cette info, si y'a du sol au-dessus du bois enfoui, les éventuelles problèmes de décomposition ne toucheront pas forcément cette zone de sol.
Faut aussi voir que si y'a ajout de matière azoté fraîche, ça va accélérer la décomposition des matière carbonées. Y'a donc peut-être une recherche de
rapidité dans le résultat recherché. La disponibilité des nutriments sera plus rapide.
En gros, Filip déshabille Paul (la forêt) pour habiller Jacques (le potager), contribuant au passage, en prélevant des rondin en état de décomposition avancée, à la destruction de la biodiversité locale.
Car c'est une des caractéristiques de l'écosystème forêt : la biodiversité nécro-phyto-xylophage...
D'un point de vue écologique, on dit que la forêt est diversifié, elle l'est surtout à ce niveau là (êtres vivants de petites tailles) et bcp moins au niveau des macro-végétaux (y'a pas énormément d'espèces d'arbres dans une forêt naturelle tempérée au stade climax)
Bon enfin, Forrer opère un hold-up, il prend de la fertilité à la forêt.
Il pourrait tout aussi bien cultiver des plantes améliorantes et fertilisantes, en association avec quelques arbres et de bonnes stratégies de gestion de l'eau pour éviter d'arroser.
Notez bien que ce n'est pas ce qu'à fait Forrer que je trouve dangereux, mais le fait d'ériger son système comme un modèle, car ça incite fortement les consommateurs de techniques toute faite à faire la même chose... sans réfléchir aux conséquences...