Forum francophone de permaculture

Bonsoir,

Je m'adresse à tous ceux qui expérimentent la perma : avez-vous des plantations de tomates à l'extérieur qui n'attrapent jamais le mildiou ?
J'aimerai à court terme me passer de la bouillie bordelaise. Alors en fouillant, voilà ce que j'ai compris : apparemment il faut un amendement riche en silice car parait-il ça fortifierai le plant de tomate, et la prêle semble être une bonne candidate : quelqu'un a -t-il déjà essayé ? Y a -t-il d'autres moyens de lutter contre ce champignon, qui font leurs preuves? ou plus généralement : est-ce que la permaculture est compatible avec culture de tomate?

Je vous remercie

el_mariachi a écrit :Je m'adresse à tous ceux qui expérimentent la perma : avez-vous des plantations de tomates à l'extérieur qui n'attrapent jamais le mildiou ?

Oui, indépendamment de la perma : Par ici (on est en Normandie, hein, avec la pluie qui va bien...), en général les tomates non abritées prennent le mildiou en juillet- début août, parfois septembre si l'été est plutôt sec et la variété plutôt résistante ; mais le long d'une maison, coté orienté sud-est (moins pluvieux) voire sous une avancée de toit ou de balcon, ça le fait bien parfois jusqu'aux premières gelées de fin octobre.
Accessoirement, si tu mettais ta localisation dans ton profil ça aiderait à te répondre avec pertinence.

... est-ce que la permaculture est compatible avec culture de tomate ?

A mon avis cette question n'a guère de sens ; en fait la question serait plutôt est-ce que dans mes conditions de terrain, de climat, etc. il existe des plants de tomates bien adaptés ? Si oui alors on y va, si non, on pense à autre chose ou on fait un abri pour les tomates. Il me semble que faire un abri n'est pas contraire à l'idée générale de permaculture, mais comme dirait un normand, ça dépend... comment on fait l'abri.

J'ai lu et vu que la prêle pouvait contribuer à réduire le mildiou.
Ça tombe bien, j'en ai plein dans "mon" jardin.
Cette année, j'essaye la "Petit Moineau" censée être résistante au mildiou.
J'aurais dû m'en servir comme porte-greffe pour les autres, mais je n'ai pas eu le temps.

Vous arrivez à vous passer de bouillie bordelaise ?

Je voulais savoir si certains n'en utilisent jamais et quels sont les résultats.

Je n'utilise jamais de bouillie bordelaise (ni autre).
Tomates en extérieur, sans abri, presque tous les ans depuis une quinzaine d'année ; résultat très variable selon les années / selon la météo de l'année. En général récolte du premier en première quinzaine de septembre, et puis c'est tout car mildiou ; une fois tout était déjà cuit début août / mildiou. Deux fois, extra, récolte jusqu'au premiers coups de pluies froides d'octobre. Chez moi et dans ces conditions la petit-moineau tient un mois de plus que les autres, mais finit quand même avec le mildiou.
Chez des voisins qui ne traitent pas non plus (j'en suis presque sur) mais qui font un abri au-dessus de leurs tomates, elles viennent deux-trois semaines plus tôt, et tiennent bien un bon mois de plus. Donc un jour je ferai sans doute un abri pour les tomates...

Ici en Lorraine, ce n'est pratiquement plus possible d'avoir des tomates sans serre et ce depuis une dizaine d'années, on rencontre vraiment un problème avec le mildiou, j'ai vraiment besoin d'une serre alors me passer de bouillie...

Ici le Poitou, mes tomates en extérieur (non abritées) finissent par attraper le mildiou, mais je ne considère pas forcément ça comme une tragédie; tout est une question de timing. Si elles produisent bien et tiennent le choc jusqu'en Septembre, je suis satisfait. Après, je laisse faire. Les années moins propices (douces et humides), il faut bien intervenir pour gagner un peu de temps; le bicarbonate de soude permet de freiner la propagation, sans l'enrayer, mais un petit coup de frein, ça peut faire la différence et permettre de passer le mois d'Aout.

Si tu as la possibilité de les abriter, tu vas moins te prendre la tête, c'est sûr.

Un truc étonnant avec le mildiou une fois qu'on lâche un peu l'affaire: il m'est arrivé de voir des pieds de tomate bien attaqués reprendre le dessus, sans intervention particulière. Une partie du pied meurt, sèche, pendant qu'une autre partie repart en pleine forme. Un truc de fou, je ne sais pas à quoi ça tient. Malheureusement, le plus souvent, un pied bien touché est condamné.

Cette année, je vais tester sur une partie des pieds la stratégie inverse du bicarbonate (qui rend le milieu peu propice aux développement fongique): pulvérisation de thé de compost sur les feuilles; l'idée est d'occuper le terrain fongique au maximum, et dans le fond, de laisser le moins de place possible au mildiou... C'est une première, je vous reparlerai de l'expérience à l'automne prochain si ça vous intéresse... Bicarbonate versus Thé de compost!

Approche très intéressante, je reste branché!