bonjour a tous,
ça fait un petit moment que je lis ce forum, j'ai envie de partager mes experiences...
alors voila, j'habite un petit coin du perigord (pas loin de PX, au sud...)
dans une "ferme" pour le bati, en location.
coté jardin, il y a deux petits potagers, un plein soleil pour l'été,et un autre en foret... de noyer (et oui) pour les patates et les cultures d'hiver.
a coté de ça, prairies-vergers (noyers plantés et pommiers sauvages) genereusement entretenus par mes deux bestiaux de chevaux.`
pour les oeufs, une colonie de poules libres, pas encore réussi a en manger une seule vu le prelevement constant des chiens alentours -du coup je commence serieusement a detester ces sales bestioles.... bref.
Les jardins (et prairies d'ailleurs) ont été récupérés sur des ronciers (les terrains occupés étaient abandonnés depuis longtemps et envahi de ronciers plus haut que moi).
taille féroce a la main en hiver , je profite de la faiblesse des ronces , je ne pratique que très rarement le débroussaillage a moteur parce qu'on est emporté par son élan et qu'on a tendance a couper des choses qui auraient dû rester...je lutte a pied et a arme égale, ainsi je prend bien conscience de ce que je détruit...pour les pâtures je taille des chemins et je lache les chevaux qui font pas mal de boulot. il y a toujours des zonations "sauvages" pour l'hébergements des animaux, et pour faire des parcours (obliger les chevaux a faire de l'exercice un maximum), je dessine mon paysage au fur et a mesure des découvertes: aubépine ou pommier magnifique, petite clairiere...le paysage change d'année en année. les chevaux font pas mal de boulot a l'automne, car ils glanent les pommes de manière féroce, pénétrant des ronciers impénétrable et nettoyant tout sur leur passage. chaque année, des pommiers et leurs alentours sont ainsi découvert. il reste toujours assez de pommes pour notre conso et la réalisation de jus, donc je tolère très bien le prélèvement.
dans les jardins, toujours repris sur des ronciers donc: je détecte une zone lumineuse, j'y rentre a coup de serpe , je fauche les ronces au pied et j'en fais des rouleaux bien tassés. (en hiver). je laisse ça sécher un peu, puis je couvre généreusement de fumier de cheval ou poule, assez frais (pleins de vers de compost), de feuille de chêne (deux centenaires avec une très grosse production) et par dessus tout ça un compost bien mur (souvent terreau de forêt, ou de chiotte sec de trois/quatre ans, ou terre vegetale si je n'ai pas la flemme de la ramasser...)
mes copains les vers bossent pour moi, mélangent tout ça et en mai, c'est prêt a recevoir les premières cultures: des courges ou patates, des tomates... qui vont bien supporter cette matiere organique quand meme bien fraîche.
un an plus tard, je touille un peu et là, surprise: les ronces se fragmentent , la terre est formidablement meuble et noir (du couscous, comme dirait Bourgignon) :j'enfonce un baton a trente cm en sous sol sans forcer... et tout ça sans travail du sol -la nature est faite pour les flémmards! (relatif, car y'a quand meme pas mal de boulot...)
y'a plus qu'a semer.
la première année (parce que ça grandi d'année en année, j'améliore la production pour faire de plus en plus de réserves pour l'autoconsomation...), j'ai un jardin qui intrigue: en premier lieu, je "paille" plus que généreusement mes allées! je limite ainsi le jaillissement de ronces furieuses de s'être fait exproprier (un coup de sécateur et c'est plié) avec les nombreux passages , elles finissent par déménager. (parce que j'en garde toujours en brise vent, réserve de fruit et pour les oiseaux, insectes... un peu de sauvage ne fait pas de mal a une nature qui est par ailleurs contenue dès qu'elle dépasse un peu...)
je cloture tout ça avec des plessages de prunelliers (anti poules, la première experience "sans" ayant été désastreuse...), certaines parcelles pour les chevaux sont cloturées de cette maniere aussi.
je suis une folle de plessage et tressage (vivant ou pas), partout sur les parcelles en délimitation de terrain ou de bande de culture, en "yourte végétale" pour la cabane des chevaux, ou tout simplement pour faire joli...
voila pour les "cultures" -intervention minimum, très très peu d'arrosage, pas de taille des fruitiers qui s'en portent très bien-, a coté il y a le glanage: fruitiers abandonnés (notamment des sorbiers centenaires magnifique, la poire de marsaneix, une espece endémique dont on retrouve quelques spécimens, et bien sur les plantes et champignons, nombreux en perigord.), plantes pour divers usages: paniers (bourdaine, cornouiller et fusain), tuteurs et bricolages divers(bambou, frene, etc...)
j'espere que cette présentation vous a plus, je posterai p-etre des photos quand j'aurai le temps de faire des redimensions et transfers...