neirda a écrit : la dynamique d'un verger-forêt tend à terme vers le climax d'une forêt.
Tu te gourres !
Un jardin -forêt n'est pas une forêt, c'est une lisière.
C'est une erreur de prendre comme modèle la forêt.
La forêt est stable, certes, mais elle produit surtout du bois et du gibier.
Si tu veux des fruits, le modèle prairial et lisière sont bcp plus productifs.
Le fruits cultivés par l'homme ont besoin de soleil. Dans une forêt, y'a pas de soleil.
La forêt est certes plus stable, car c'est l'étape final de l'évolution d'un sol sous nos latitudes (sol nu, prairie, friche, forêt), la lisière elle permet à la forêt de gagner du terrain sur la prairie, car elle tend aussi à devenir forêt.
Mais bon, si la forêt est plus stable... ça sert à quoi ?
Est-ce qu'on cultive un écosystème pour sa stabilité ? Moi je cultive pour la productivité.
Si je veux de la productivité, il me faut du soleil et des nutriments.
Si je veux de la stabilité, il me faut des espèces climaciques.
ou alors, on considère le jardin-forêt non pas comme un écosystèmes en équilibre durable mais comme un écosystème en évolution durable.
Le travail de l'homme, le cultivateur, est alors de maintenir le jardin-forêt dans un état constant de lisière (ou d'évolution, ou de déséquilibre)
neirda a écrit :Quelles sont vos méthodes qui pourraient maximiser la diversité spécifique au sein d'un verger-forêt (vos expériences, pratiques...) sans tendre vers une certaine monospécificité afin de prémunir cet écosystème des agressions extérieures et augmenter sa capacité de résilience?
Tu te compliques les idées.
Choisis les espèces que tu préfères et que tu veux produire.
Pour chacune d'elle, défini ses besoins (lumière, nutriments, sol, protection climatiques et ravageurs, etc.)
et ensuite tu assembles les pièces du puzzle de telles sortes à respecter grosso-modo les besoins de chacun (chaque plante est plastique, elle s'adapte aux conditions qu'on lui offre dans certaines limites !), faire en sorte que les espèces s'aident mutuellement... etc.
Et puis, très important, vient ensuite la gestion. C'est-à-dire contrôler le système pour ne pas qu'il dévie de sa fonction première, qui est : produire. Pour cela, il faut tailler, pailler, contrôler les invasions, calculer les dimensions à 5 ans, 10 ans, 50 ans, supprimer ce qui gène, etc.
Sans blague, y'a rien de compliquer à faire un jardin-forêt. Tu plantes, tu observes, tu contrôles, tu gères et tout ça, dans le temps.
ça devient complexe quand on veut tout prévoir à l'avance... ou quand la situation de départ l'est déjà (genre peu de place, un sol pourri, des contraintes climatiques, etc.)
Pour te répondre concrètement, je ne suis pas partisan de la non action (qui n'est pas le non-agir de Fukuoka)
Si y'a pas d'intervention dans un système avec des arbres, on ne récoltera que du bois !