Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Avec la nature et non pas contre elle...

Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par saturnin77 » 03 Sep 2013 01:19

2 docs PDF de l'étude INRA au Bec Hellouin; plutôt maraîchage bio intensif que perma ou agroécologie.

http://www.fermedubec.com/ecocentre/Etu ... 202013.pdf
http://www.fermedubec.com/ecocentre/ETU ... 100413.pdf
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par jojo31 » 03 Sep 2013 07:36

Intensif, oui!

Bio, Je n'en suis pas sur. Je ne peux pas savoir qu'elle est son organisme certificateur.
J'ai visité le bec hellouin il y a 2 ans avec des amis.
Ce qui m'a le plus choqué, c'est son utilisation de fumier de cheval plein d'antibio.
80 tonnes de fumier ont été épandu en 1 an sur 2000m2 dont une grande partie sur l'ile.
En bio, nous ne pouvons apporter que 20t/an de fumier sur 1 hectare.
En conventionnel, il n'aurait même pas eu le droit d'épandre son fumier car trop près d'un cour d'eau.
Je pense aussi qu'il doit dépasser les dose en nitrate avec son ajout de guano venant des iles plus son lombricomposte venant du canada sur son tas de fumier (vive le pétrole).
Beaucoup de plant ne sont pas fait chez lui, mais acheter. Avec une utilisation d'hybride!

Son étude est bidon!
Son jardin est très joli.
Vive les gourous!

Nous sommes reparti de cette visite avec l'image d'une jolie merde qui n'a pas d'odeur pour la modique somme de 120 euros (entre collègue, on est heureux de se rencontrer)
Amicalement
jojo31
 
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par Livy-Dagore » 03 Sep 2013 11:40

Saturnin77 et Jojo31,vos commentaire me donne des informations intéressantes sur la ferme du Bec.
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par Niko » 03 Sep 2013 11:56

merci jojo31 de partager ta visite car effectivement cela change quand même pas mal de chose, et c'est dommage que de masquer certain aspect ...
Niko
 
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par jojo31 » 03 Sep 2013 14:26

Non, je ne crois pas être dur.
Je trouve pour moi que c'est le mensonge qui est dur.
On ne peut pas vendre un système de production intensif basé sur un intrant (fumier de cheval plus azote biologique
) interdit par la législation plus azote biologique.
On peut aussi regarder le coté économique de la ferme (je ne parle pas du coté formation), et là ça coince aussi!
Ce n'est que du star système mensonger qui trompe des idéaux très noble à mon gout.
Niko a écrit :A chacun ses choix. Regardons d'abord ce que nous faisons. Rien n'est tout blanc ni tout noir


Belle parole! Très sage.
jojo31
 
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par Mulateru » 03 Sep 2013 14:38

Je te rejoins Jojo.

Le Bec Hellouin, c'est du green washing permaculturel.

Oui, vous avez bien lu. L'autonomie, ça se mérite, et surtout ça se réfléchie. Là, ce que je constate, encore une fois, c'est la dépendance sur pleins de secteurs (plants, amendement, etc.) et cela implique une consommation énorme d'énergie, sans compter tous les intermédiaires qui s'en foutent plein les poches, pour au final léser le consommateur dans la revente de leurs produits de production.

L'idée de départ était pourtant géniale, mais c'est un exemple assez révélateur du fait qu'il est facile de se faire emporter ... Loin de ses idées initiales ...
Mulateru
 
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par Bombo » 03 Sep 2013 18:16

Merci beaucoup pour l'analyse critique. (c'est sincère, si je devais le préciser !)
autrevie a écrit :la PMC est une conspiration des plantes pour reconquérir la planète.
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par andros » 03 Sep 2013 18:32

Niko a écrit :et c'est dommage que de masquer certain aspect ...

apparemment pas, puisque ces infos sont donné lors des visites ou des stages... je ne crois pas que la ferme du Bec cache des choses...

jojo31 a écrit :Ce qui m'a le plus choqué, c'est son utilisation de fumier de cheval plein d'antibio.
80 tonnes de fumier ont été épandu en 1 an sur 2000m2 dont une grande partie sur l'ile.
En bio, nous ne pouvons apporter que 20t/an de fumier sur 1 hectare.
En conventionnel, il n'aurait même pas eu le droit d'épandre son fumier car trop près d'un cour d'eau.

L'utilisation du fumier de cheval, je trouve ça plutôt intelligent. Il n'avait pas de sol, il a trouvé une ressource locale inutilisée. 0 l'échelle d'une ferme, ça fait un cycle ouvert, mais à l'échelle de la localité ça fait un cycle d'utilisation d'un déchet en ressource.
Et comme disait Bill Mollison lui-même, la vie en communauté est plus efficace que l'autarcie.
Où as-tu entendu que ce fumier est plein d'antibio ?
le cours d'eau principal qui traverse le terrain coule au-dessus du champ, il ne reçoit donc pas les nitrates. Il y a quand même je crois, en regardant la carte du lieu, un cours d'eau qui borde la parcelle et qui peut recevoir les nitrates, mais vu sa taille, je suis pas sûr que l'apport ponctuel d'une grosse quantité de fumier soit capable de créer un trouble.


jojo31 a écrit :Beaucoup de plant ne sont pas fait chez lui, mais acheter. Avec une utilisation d'hybride!

AlexdelaThure a écrit :Après, c'est sûr que c'est discutable certains aspects comme l'achat de plants.

C'est quoi qui ne va pas avec l'achat de plant ?
La spécialisation permet un meilleure rentabilité des infrastructures, du temps, de la qualité, etc.
Je connais un maraicher qui fait ses plants, il en a plein au début de la saison et ça remplit sa serre, mais en milieu de saison, il en a moins et la serre n'est pas utilisé à fond... mauvais calcul/investissement...
Si bec hellouin et celui qui fait les plants étaient tous les deux en autonomie et en production de légume, ça se trouve il n'y arriverai pas aussi bien que s'ils étaient spécialisés chacun dans un domaine....

saturnin77 a écrit :l'étude INRA au Bec Hellouin; plutôt maraîchage bio intensif que perma ou agroécologie.

c'est quoi du maraichage en permaculture ? c'est quoi les différences avec du maraichage pas en permaculture ou du maraichage en agriculture naturelle ou du maraichage sur butte ou du maraichage en agroforesterie ou du maraichage sur sol vivant ?
du maraichage en permaculture, c'est juste une religion en fait...

L'étude indique un CA de 32000€ pour l'année 2012 et 1400h de travail (40 semaines à 35 heures) sur 1000 m2 (dont 40% sous abri). Les charges opérationnelles sont de 5600€.
Quelques infos de plus estimées pour dire que y'a, avec les investissements amortis sur 5 et 8 ans, un résultat de 14000€. C'est ce qui reste au maraicher après un an de labeur, une fois le matos amorti, c'est le double qui va dans la popoche.

Moi ça me parait être une étude intéressante, sérieuse et porteuse.

Pour l'instant, d'un point de vue de la permaculture, je vois pas ce qu'on peut reprocher à la ferme. Les agriculteurs ont utiliser les principes de permaculture pour la concevoir, et ils l'ont fait avec leur moyen intellectuel.
D'un point de vue label AB, ils ont le label, ils subissent des contrôles, si y'a un problème à ce sujet, c'est un problème de label et non un problème d'agriculteur.
D'un point de vue de l'agriculture naturelle, y'a plein de truc qui sont pas en accord avec les principes de Fukuoka, mais il ne s'en revendique pas...
...alors... ?
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par flyingdust » 03 Sep 2013 19:23

Pour rentrer dans le sujet, Jojo tu me sembles un peu trop en colère sur ces gens pour être suffisamment objectif.
Cela ne me semble pas permaculturel comme résultat non plus, je m'explique.
Pour arriver à un tel rendement sur une surface de cette taille, il doit y avoir une quantité certaine d'intrants (eau, fumier, brf, que sais je?). Donc le résultat à ses limites d'applications.
C'est en même temps très positif car imaginons maintenant avec le double, ou le triple d'espace (ce qui n'est pas bien difficile à trouver en campagne) il est sans doute tout à fait possible d'être en plus autonome en eau, bois de chauffage, brf,... Et là pour moi ça devient de la permaculture, quand le système conçu parvient à répondre à la majorité des besoins vitaux de la personne qui y travaille tout en ne se dégradant pas. Pas de science occulte ou de philosophie rigide là derrière: la permaculture est un ensemble de choses, pour moi elle ne se limite pas du tout à l'agriculture.
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par saturnin77 » 04 Sep 2013 01:00

Pour ma part je n'ai pas tout lu l'étude; j'ai fait un stage de maraîchage bio
"en permaculture chez eux; 500e +150 pour la bouffe et le logement, pour 5 jours! dont 2 après midi à désherber
Ils ont injectés 1 million juste pour l'écocentre; anciens de Neuilly, mme ancienne financière, et en politique; donc bon on à déjà là un petit avant goût lol

Mais néamoins, pendant la transition, c'est génial; ils m'ont fait rêvés avec leur vidéos sur dailymotion, c'est un peu eux qui m'ont et amènent plein de gens à la perma; et même si cette étude est un peu bidon (je le pense sur le travail; car ce sont les stagiaires (2x30personnesx5jours par mois, ça en fait de la main d’œuvre gratuite) qui font le boulot, même les employés se plaignent là bas)
Je pense que ça peut apporter aux agronomes, professionnels agriculteurs, maraîchers, éleveurs, scientifiques, politiques, utopistes à se lancer dans l'aventure!
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par jojo31 » 04 Sep 2013 05:57

andros a écrit :apparemment pas, puisque ces infos sont donné lors des visites ou des stages


Presque toutes les infos.

andros a écrit :L'utilisation du fumier de cheval, je trouve ça plutôt intelligent. Il n'avait pas de sol


cela n'oblige pas à créer un sol artificiel.

andros a écrit :je suis pas sûr que l'apport ponctuel d'une grosse quantité de fumier soit capable de créer un trouble


personnellement je veux être sur, principe de précaution.

andros a écrit :C'est quoi qui ne va pas avec l'achat de plant ?


Pas de soucis pour moi, mais cette achat de plant ne permet pas l'autonomie et encore moins les hybrides qui sont pourtant parfois bien utile

andros a écrit :c'est quoi du maraichage en permaculture
.

Du maraichage en permaculture, doit-être à mon avis positif en énergie et là y a un ik.

andros a écrit :L'étude indique un CA de 32000€

je n'y crois pas. 5 rotation sur 1000m2 ça fait 5000m2 de culture non intensive. Ca fait 64000e de chiffre sur 1 hectare. J'aimerai y croire!

andros a écrit :D'un point de vue label AB, ils ont le label, ils subissent des contrôles, si y'a un problème à ce sujet, c'est un problème de label et non un problème d'agriculteur.
D'un point de vue de l'agriculture naturelle, y'a plein de truc qui sont pas en accord avec les principes de Fukuoka, mais il ne s'en revendique pas...
...alors... ?

Pour le label AB, il y a gros problème car ils ont épandu 800 tonnes de fumier à l'hectare sur 1 an, alors quand bio nous n'avons le droit d'épandre maximum 20 tonnes de fumier par an/hectare. Gros problème qui sent pas bon!
Et je répète, même un conventionnel n'a pas le droit de faire ce qu'il fait.

flyingdust a écrit :Pour rentrer dans le sujet, Jojo tu me sembles un peu trop en colère sur ces gens pour être suffisamment objectif

Non, je ne suis pas en colère, mais il me semble important de bien analyser cette ferme et ses 5 années d'expérience pro.
Je trouve qu'il y a une appropriation des méthodes qui n'ont pas été inventé par le bec hellouin.

Vivement qu'un jeune s'installe avec les méthodes du bec.
Le fromage est beau, mais y a plein de trous à l’intérieur.
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par jojo31 » 04 Sep 2013 06:57

saturnin77 a écrit :Pour le label AB, il y a gros problème car ils ont épandu 800 tonnes de fumier à l'hectare sur 1 an


Désolé, je me suis trompé, c'est 400 tonnes.
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par autrevie3 » 04 Sep 2013 10:28

j'ai pas suivis le poste mais sachez que ma position au sujet du Bec Hellouin est issu d'un stagiaire qui a son lieu depuis 30ans,et qui n'a rien trouvé de formidable au bec Helloin,beaucoup de mains d'oeuvre,certe tout est tres jolie,beaucoup d'importation de fertilisant (lombricomposte),bref,sans un investissement dépcunier très important ainsi qu'énormément de mains d'oeuvre sa tournerait pas mieux que n'importe quel autre lieux.
il ma transmit une doc fait par l'inra il me semble,ca dévoilait les aspects critiques,(que tout le monde ignore apparemment).
un peu comme cette doc de kokopelli que j'ai et qui rend cette entreprise ridicule voir nocive.
désolé pour les fan qui idéalisaient le Bec Helloin (j'ai failli en faire partis vus la pub).
mais à part l’esthétisme,faut pas exagérer,y a rien de miraculeux.

si vous voulez les mêmes résultat suffit d'acheter beaucoup de fumures,de bosser comme un maraîcher,et de trouver pleins de gens pour bosser:si vous voulez parvenir à faire autant de cultures successive sur la même parcelle,(ce qui est lié au rendement).
autrevie3
 

Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par eon » 09 Sep 2013 23:54

Je viens d'écrire un article pour le forum de l'ITAN et pour mon blog à propos de cette étude. Je vous le recopie à la suite puisque c'est en plein dans le sujet :

Étude de rentabilité d’une ferme biologique en permaculture

Bonjour à toutes et à tous,

Il s’agit là d’une réflexion et d’une invitation au débat à propos d’une étude menée à la ferme du Bec Hellouin en Normandie pendant l’année 2012. Le PDF du rapport intitulé : « Maraîchage biologique permaculturel et performance économique« , est disponible en téléchargement à cette adresse : http://www.terraeco.net/IMG/pdf/Etude_marai_chage_permaculturel_-_Rapport_interme_diaire_2013-1.pdf.

Il ne s’agit pas là d’une «agriculture naturelle » au sens strict. De plus, l’assujettissement de la nature aux besoins, non pas de l’être humain, mais à ceux du marché, y sont monstrueusement prédominants.
Ce qui s’explique tout autant par l’état d’esprit particulier des propriétaires que par celui bien conforme à l'esprit du temps des représentants légaux chargés de valider l’enquête.

Cette étude à le mérite d’être menée et n’en reste pas moins très intéressante pour un étudiant en agriculture naturelle. Elle montre qu’un système organisé selon les principes de la permaculture biologique, peut s’avérer tout aussi rentable, sinon plus, que les cultures industrielles à grande échelle. Et cela au cours d’une année de récolte médiocre et malgré les instabilités du marché. Tout y est fait manuellement, ce qui écarte de l’équation les investissements lourds dans de l’outillage spécialisé.
Au Japon, Fukuoka a déjà démontré il y a de cela plus de quarante ans, que c’était possible pour des céréales et des agrumes en agriculture naturelle. Mais à ma connaissance, aucune étude n’avait encore été officiellement menée dans ce sens en France.

Ce que je trouve effrayant, c’est qu’on y ramène la rentabilité d’un champ de 1000m², à la question fatale du taux horaire travaillé. Ce qui semblera logique à tout le monde puisqu’il s’agit là de l’unité de mesure appliquée dans tous les secteurs du travail déclaré.
Et l’agriculteur est un travailleur déclaré comme les autres, c’est entendu…

Dans ce cadre fixé par des générations de citadins déracinés, un paysan ne peut plus se contenter d’être un humain qui paye la dîme tout en subvenant à sa propre subsistance et à celle de ses proches et voisins. Il est forcément un travailleur en phase de rejoindre le club déjà surpeuplé des consommateurs boulimiques.
Il doit donc justifier de ce titre et compenser tous ses nouveaux besoins par une charge de travail correspondante : ce qu’il est communément admis d’appeler « travail ». Le temps consacré à cette tâche est divisé en heures et le salaire (qui n’est même plus payé en espèces sonnantes et trébuchantes) est calculé par rapport aux bénéfices financiers générés par la dite activité.

Je suis peut-être un poil traumatisé par les fantômes du passé, mais en trame de fond j’y vois un gouvernement sautant sur l’aubaine pour faire travailler les chômeurs à moindre frais, dans des systèmes bien planifiés où l’improvisation est réduite au minimum.
Ce qui serait déjà, il faut le reconnaitre, une avancée majeur dans le bon sens comparé à la situation actuelle.

Tout n’est jamais ni tout noir ni tout blanc, et cette étude promet d’être une petite brèche supplémentaire dans la croute solide de nos présupposés sociaux.

Car d’un autre point de vu, ce rapport est très encourageant pour ceux qui comme moi tendent vers une installation en Permagriculture naturelle (je revendique la pérennité sur le terme et vais de ce pas en déposer le brevet ! lol) Il va maintenant nous être possible de nous appuyer sur ce premier rapport de terrain officiel, pour défendre la pertinence d’un projet permacole en agriculture naturelle. Ce qui est la manière moderne pour dire « paysan ». ^^
La documentation à disposition sur le site de l’ITAN (Institut Technique d’Agriculture Naturelle) est un autre atout qui peut contribuer à convaincre un conseil d’administration ou des élus au niveau communal, départemental, ou dans le cadre d’un parc naturel régional, du bien fondé de l’agriculture naturelle. Surtout si j’ai les diplômes dans mon dossier.

Reste la question de l’aspect extérieur du champ : il est dans la plupart des cas bien plus rationnel de cultiver une friche comestible, que de travailler dur à monter des buttes de culture, à délimiter de belles planches bien rectilignes, à désherber, voir à amender ou à traiter la terre dans certains cas.
Pourtant, le champ risque d’être avant tout jugé sur son aspect extérieur par les représentants de l’administration légale.

Nous vivons dans le siècle, il nous faut nous adapter au mode de pensée dominant si nous ne voulons pas nous cantonner à la marge du monde « civilisé » et vivre dans la lutte permanente.
En faisant les choses dans les règles avec intelligence, il est je crois possible de contourner les éventuels obstacles administratifs. Pourquoi ne pas investir par exemple dans un terrain en grande partie hydromorphe ? Il coûtera moins chers à l’achat et au moins les buttes et les éventuelles installations de drainage seront justifiées. Il sera peut-être même possible de concentrer les écoulements d’eau vers un ou plusieurs bassins de retenue, bien disposés en fonction des pentes et des surfaces à irriguer, afin d’avoir des points d’eau naturellement répartis dans tout le champ ? Et pourquoi pas quelques poissons et plantes hygrophiles pour améliorer le quotidien quand les carottes tardent à venir ?

Ce sont là des facteurs non négligeables, surtout quand il s’agit de tout ramener à la rentabilité du champ par travailleur.

Pour 2013, le système administratif a su faire preuve de souplesse en adaptant ses procédures au cas très particulier du Bec Hellouin. Il ne s’agit pas d’une étude faite en laboratoire puisqu’elle est réalisée sur une véritable ferme en activité.

En 2012, le calcul de la rentabilité, déjà très prometteur, s’est fait sans tenir compte des variations du marché. Or, les 1000m² témoins fonctionnaient de la même manière que le reste de la ferme. C’est à dire que l’exploitation de certaines parcelles avait dû être ralentie faute de demande de la part des consommateurs. D’autres au contraire, plus rentables, avaient monopolisé l’attention des cultivateurs…
On retrouve là des données conformes à ce que l’on peut attendre d’un système permacole, puisque les zones qui demandent le plus d’attention, sont aussi celles qui sont les plus proches de l’endroit où sont entreposés les outils et où vivent parfois les paysans.

Il faudra ainsi très certainement plusieurs décennies d’études et de controverses avant que les experts et les scientifiques n’en arrivent ébahis à la conclusion que les anciens avaient déjà en grande partie tout compris. Et pour cause, puisqu’ils n’avaient pas d’autres choix s’ils voulaient survivre !
La science et la connaissance accumulées en ce début de millénaire, mises au service du pragmatisme et du bon sens ancestral, voilà qui me parait être un parfait compromis pour l’avenir. D’autant que j’y vois aussi la promesse d’une spiritualité ressuscitée, sans qu’il y ai besoin pour cela de passer par l’étape glissante d’une quelconque religion.

Mais revenons pour conclure à nos carottes et à ce qui nous occupe aujourd’hui :

Pour 2013, l’évaluation au bec Hellouin se fera sur une culture encore plus intensive, car toutes les parcelles seront exploitées à plein régime tant que dureront les relevés et quel que soit l’état du marché. Ce qui permettra d’estimer le potentiel productif d’un ensemble de cultures sous couvert arboré, organisées de manière permaculturelle et cultivées manuellement sur le mode biologique.

L’étude durera cinq ans il me semble, ce qui permettra à terme d’avoir quelques statistiques et de lisser les variations climatiques dues à un été pluvieux ou à un hiver exceptionnellement froid.

Bonne fin de journée,
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par alix » 10 Sep 2013 13:15

juste une petite question , est ce que l'étude tiens compte des revenus confortables et extérieurs au jardin perçu par le couple ? Car il me semble bien plus facile d'être serein et de mieux dormir quand votre quotidien ne dépend uniquement de votre travail
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par andros » 10 Sep 2013 14:00

voilà une remarque sagace :
jojo31 a écrit :
andros a écrit :c'est quoi du maraichage en permaculture

Du maraichage en permaculture, doit-être à mon avis positif en énergie et là y a un ik.

Un système en permaculture produit l'énergie dont il a besoin pour fonctionner, et en plus, il produit un surplus.

Il se trouve que le maraîchage est une activité agricole qui exporte à max !
et encore plus si c'est intensif. Sur 1000 m2 en culture destinée à la commercialisation (exportation de nutriment), ce n'est techniquement et naturellement pas possible de conserver la fertilité de son sol. Il faut obligatoirement des intrants pour compenser la fertilité exportée.

Donc, si on analyse l'étude uniquement sur ces 1000 m2 en coupant cette surface de son environnement, on ne peut pas dire que c'est un système permaculturel car il n'est pas autonome en énergie.
À la rigueur, si la surface était cultivé de manière bien moins intensive, on pourrait y mettre des engrais verts pour fixer l'azote ou aller chercher des nutriments plus profond.
À la rigueur, on pourrait aussi y mettre des arbres, pour remonter les nutriments de la roche-mère et limiter les pertes par lixiviation, mais là on sortirait du cadre de l'étude qui se consacre uniquement à la culture de légume et non d'arbre.

Mais si on analyse l'étude en intégrant son environnement, on considère alors que le système n'est pas cantonné à ces 1000 m2 mais qu'il intègre aussi les clients consommateurs, le centre hippique qui fournit du fumier et tout le bassin de vie (végétation, êtres humain, etc.)
a ce niveau là, le système est rentable énergétiquement, il produit pour ses besoins et pour un surplus.

MAIS considérer les choses de cette manière, j'ai vu assez peu de permaculteur être capable de le faire. C'est pourtant ce qui est enseigné dans le PDC ou dans les livres. La plupart des permaculteurs ont le nez tourné sur leur autonomie, tout faire tout seul, ne pas dépendre des autres...
Pourtant dans la nature, les êtres vivants dépendent tous de quelqu'un ou quelque chose d'autre.
La forêt amazonienne reçoit des alluvions éoliennes venu d'autres continents, si y'avait pas cet intrant, elle ne serait pas aussi éxubérante.
C'est la même chose pour le maraîchage sur 1000 m2, si y'avait pas d'intrant, ça serait pas autant productif.

Mais quel était le but à la base de l'étude ?
Était-il de créer un système permaculturel autonome en fertilité et énergie sur 1000 m2 capable de dégager un revenu ?
Et bien non, c'était simplement de montrer que sur 1000 m2, on peut cultiver en bio et générer des revenus.

conclusion,
le système sur 1000 m2 n'est pas permaculturel si on le limite à cette surface (car pas autonome en énergie)
mais le système est permaculturel si on y intègre son environnement (car autonome en énergie)

L'exemple qu'à suivi Charles du Bec-Hellouin, était les maraichers de Paris du XIX siècle. Ils vivaient chacun avec 1000 m2 en gros, et ils bénéficiaient d'un max de fumier car à l'époque on roulait en hippomobile. Leur système était viable également, enfin presque, car il incluait dans leur fertilité les boues des stations d'épurations, et à force cela a créé des pollutions et de la toxicité dans le sol.
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par saturnin77 » 10 Sep 2013 18:48

andros a écrit :L'exemple qu'à suivi Charles du Bec-Hellouin, était les maraichers de Paris du XIX siècle. Ils vivaient chacun avec 1000 m2 en gros, et ils bénéficiaient d'un max de fumier car à l'époque on roulait en hippomobile. Leur système était viable également, enfin presque, car il incluait dans leur fertilité les boues des stations d'épurations, et à force cela a créé des pollutions et de la toxicité dans le sol.


oui c'est l'important à mon sens
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par jojo31 » 11 Sep 2013 06:50

eon a écrit :Cette étude à le mérite d’être menée et n’en reste pas moins très intéressante pour un étudiant en agriculture naturelle.


C'est super, qu'il y ait une étude sur une agriculture alternative.
Mais comment est faite et comment est lue cette étude?

Quand je li cette étude je vois en gras et gros qu'il y a 1400 heures de travail, puis en plus petit 2100 heures. Étrange!
On nous parle de 32000euos de chiffre d'affaire et de 15.20euro/heures.
32000euros/2100heures=15.20euros
Attention, le salaire n'a jamais était pris sur l'intégralité du chiffre d'affaire.
Sur le chiffre d'affaire avant de faire un salaire on y enlève les charges de fonctionnement.

Enfin plein de grossières erreur qui rende cette étude pas crédible à mon avis.

Nous sommes dans une société de gourous, et je crois qu'il y en a un bon au bec qui c'est gouroutissé lui même.
J'ai pas mal de collègue qui travaillent sur petite surface qui ne veulent pas de star système ou plutôt gourou système.
Est-ce vraiment une bonne solution de médiatisé la permaculture en y oubliant l'essentiel.
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par saturnin77 » 11 Sep 2013 09:41

Oui de médiatiser et de politiser(compagne de charles) la perma!

Pendant qu'on y est, quelqu'un connait une formation certifiante (ou diplomante, même d'état, je crois qu'il en exiset une) assez courte, pas trop cher en "agriculture naturelle" ?
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Re: Maraîchage au Bec Hellouin INRA

Message par andros » 11 Sep 2013 14:45

jojo31 a écrit :Enfin plein de grossières erreur qui rende cette étude pas crédible à mon avis.

Tu as mis le doigt sur quelque chose d'intéressant : j'ai eu vent de bruit de couloir, il parait que la vraie étude (celle de la stagiaire qui s'en occupait) a été interdite de diffusion... les chiffres sont trafiqués.

Dans tous les cas, peu m'importe les chiffres, je trouve l'étude probante (sans l'être plus que ce que faisait lesmaraichers de Paris au 19e s.)
et j'ai revu le film sur la ferme du Bec où Charles disait qu'il imaginait un maraicher avec 1000 m2 pour une demi-activité.

A part le fait que peut-être l'étude est faussée, pour moi ça change rien, ça montre qu'on peut sortir pas mal de légume sur 1000 m2 si on y mets les moyens, à savoir :
- intrants de fertilité (compost, fumier... peu importe mais du bio si possible)
- bonne planification des cultures
- outillage innovant (semoir coleman, etc)

Le truc que j'ajouterai à ce système serai de se mettre à plusieurs maraicher et de se spécialiser en se répartissant les légumes, ça simplifierai drôlement la tâche, et ça permettrai aux groupe de maraichers de gérer ensemble la clientèle (ce qui peut être positif ou négatif, tout dépend des personnes qui gèrent...)
andros
 
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