Je donne suite à ton post-là et
celui-ciC'est largement légitime mais dommage. Je ne sais pas ce que tu as tiré du festival, de mon côté c'était incroyable de pouvoir échanger avec toi, et tu as captivé d'autres jeunes et moins jeunes (Djamel, Philippe, Jean-Etienne, moi...) avec cette énergie de l' "urgence raisonnée". On partage à peu près la même opinion. En tout cas tu m'as conforté dans mon point de vue """cartésien""" (au sens figuré bien sûr). Ca fait du bien quand à côté, les initiatives permaculturelles essaient de changer l'autre ("comment gérer l'éducation, vulgariser la permaculture...) et jamais nous-même. La priorité aurait dû être quasi-exclusivement axée sur l'installation rapide d'un lieu en permaculture. Personne n'a retenu qu'on ne changeait jamais l'autre sans appliquer à nous-mêmes ces principes ? Sérieusement, pourquoi autant de "diplômés en permaculture"... et si peu de lieux en permaculture ? La responsabilité face à notre connaissance de la réalité implique justement, pour qui "est permaculteur" et a du terrain, de commencer à le designer et faire des essais le plus possible. Que tout soit posté, qu'on note ce qui marche ce qui marche pas, afin que justement le débutant (dont je suis) ait des lignes précises en tête, car malgré tout ce qu'on voudrait nous faire absorber y'a un moment où les savoirs sont absolus, telle cause entraîne à 99.9% tel effet, et ce n'est pas en perdant du temps sur le pouième restant qu'on va pouvoir se sortir indemne du pic pétrolier. On aura largement le temps de s'y pencher quand on aura recréé l'abondance. Parce que même si des initiatives se lancent, etc, regardez simplement tout le monde qu'il y a à nourrir à l'heure actuelle, et le peu de choses qu'on a chez nous. Donc bon bah tant pis, des gens comme autrevie, probablement moi après, etc, vont se casser au début à essuyer les plâtres chacun de leur côté, puis les autres vont venir quelques années après, quand le pétrole sera à 500 le baril, quémander les connaissances (que Nicolas distille ici en quantité, et je trouve ça extrêmement triste que si peu de cas en soit fait) en estimant leur position très juste et que tout le monde est beau gentil et que quand même c'est très vilain de ne pas partager. Bref, une attitude de consommateurs et pas de producteurs. C'est CA qu'il faut nous retirer, ce "si je paye alors ça marche", enlever cette notion de mérite parasite.
Un peu comme les personnes qui se concentrent sur la spiritualité actuellement. C'est bien, c'est le moment présent, et c'est la force de l'avenir, mais clairement il n'y a pas le temps. Et quand y'aura plus rien dans la pompe à essence, le gars "spirituel" sera autant avancé pour se nourrir que monsieur toutlemonde affalé devant sa télé avec pizza et bière dans la main. Et la spiritualité ne peut à mon avis s'exprimer pleinement que quand le fait de se nourrir ne devient même plus une question, pas besoin d'intermédiaire d'argent ou supermarché pour acheter sa bouffe. Pourquoi Epicure a-t-il une telle postérité ? Le mec avait un jardin avec tout sur place, il pouvait donc se dédier pleinement à la contemplation. Une méditation qui se finit par "bon, allez, je vais faire les courses et dodo" est largement faussée, c'est du
moins-disant spirituel. Alors qu'en ayant l'abondance sur terre, on atteint les cimes. Créons l'abondance d'abord.
Un truc qui m'agace également : c'est l'angélisme. Le positivisme est important, et je pense qu'ici tout le monde a plus ou moins lâché son ego, a arrêté de lire les journaux, s'intéresser à quelque chose d'extérieur, mais arrêtons avec l'angélisme. C'est une non-énergie, absolument pas constructive. La responsabilité implique d'avoir les pieds sur terre.
Malgré ça je me sens "lâche" en ne faisant toujours rien à grande échelle (au moins à la mienne, en ayant un terrain), parce que j'attends d'avoir le RSA pour me rassurer sur la gestion de la transition. Je participe aux incroyables comestibles pour le moment... On en rediscutera à ton stage.