Je me méfie des problèmes de prix, mais alors beaucoup.
J'ai pu constater moi-même en travaillant chez un maraîcher en agriculture biologique que de nombreux supermarchés bio ou autres magasins incohérents politiquement et écologiquement se font un beurre du tonnerre en négociant durement les prix et en multipliant les prix par 2.
Là j'ai vu faire, c'est un problème réel, et qui m'inquiète, en plus il freine le développement de l'agriculture bio.
Après j'ai dû mettre en place une AMAP. Tout le monde me parlait de prix, de prix... ce qui m'intéressait c'est plus la transparence, et une politique cohérente avec des valeurs sociales et écologiques.
Evidemment niveau prix on s'est retrouvé avec de meilleurs résultats que les adversaires des centrales d'achats et autres spéculateurs. Mais si le paysan a un souci, qu'il est réel et évident, prouvé, il faudra qu'on le soutienne financièrement.
On m'a raconté un exemple d'une éleveuse de mouton en AMAP qui s'en est sorti grâce à ça.
Pour Kokopelli. Tout d'abord la première question à se poser: leur réseau mondial et leur aide aux paysans du monde; c'est fictif, pour s'assurer une couverture éthique, ou c'est réel?
Pour ma part j'ai vu des photos de centres en Inde et dans d'autres pays.
Donc si le "commerce" de graines n'est pas leur seule activité peut-être les autres activités de l'association ont-elles un coût?
Et en plus si c'est pour une cause juste, peut-être leur ventes de graines soutiennent-elles ces projets? Peut-être ces ventes de graines ne sont pas un produit pour un consommateur gnangnan mais que ça s'inscrit dans une autre démarche...?
Si quelqu'un les connaît, sait que Dominique Guillet roule en Jaguar ou autre, vous pouvez me contacter au 06 79... ça peut m'intéresser... c'est pour Baumaux ils m'ont demandé... non plus sérieusement c'est une association, il y a des comptes, il y a une assemblée générale, il y a des lois et on est en France.
On peut donc les contacter et leur demander:
http://www.kokopelli.asso.fr/divers/contact.htmlPersonnellement j'ai discuté avec des gens comme Bernard Ronot ou d'autres qui connaissent Kokopelli, je connais un adhérent, et ce n'est pas le son de cloche que j'ai eu...
Les variétés anciennes sont des variétés "population", alors que beaucoup de variétés modernes sont issues de sélection généalogique, sont donc bien plus pauvres génétiquement.
Je connais un paysan-boulanger qui crée ses propres variétés de blé à partir de variétés anciennes. Ce qu'il fait est passionnant, et des chercheurs sympathisants le soutiennent et l'aident dans sa démarche.
L'intérêt de faire ses propres croisements est d'adapter les variétés de type "population", avec une forte diversité génétique, à des conditions particulières, par exemple à un certain type de sol ou un certain environnement, à la sécheresse, à la concurrence d'autres plantes, à l'agriculture bio, à la permaculture.
Actuellement pour certaines plantes on ne trouve plus de variétés vraiment adaptées à l'agriculture bio.
Un paysan bio que je connais fournit des courgettes dégueulasses... qui ne se conservent pas... celles de mon père se conservent vraiment très longtemps, sont 3 fois meilleures, peuvent même se conserver et se manger à maturité complète: on récupère les graines, et on mange la courgette... impossible avec d'autres sortes: amères et dégueulasses...
Une sorte de courgette vient de Kokopelli, l'autre d'un semencier "bio"...
Le blé sauvage Triticum boeticum a des épillets spécialement adaptés pour s'enfoncer eux-mêmes dans la terre pour faciliter le resemage... ça n'existe plus dans les variétés qui ont suivi... peut-être il y a une manière de travailler avec ça... et des exemples comme ça il y en a plein...
Allez encore un: on a récupéré dans un vieux verger un prunier sauvage... très intéressant. Les prunes à maturité tombent toutes seules, l'arbre cicatrise très bien et bien plus vite, est extrèmement vigoureux, très résistant aux maladies, fait de très très bons fruits... ils sont moins sucrés, bien sûr, mais je parierais qu'une petite analyse nutritionnelle montrerait qu'ils sont plus riches en vitamines, minéraux, etc...
Si on part d'une variété issue de sélection massale avec une bonne biodiversité (souvent les variétés anciennes ont été développées avant l'agrochimie, et sont assez intéressantes), on peut soit la croiser avec une autre puis sélectionner (dans le cadre de la sélection massale c'est simple on les sème en mélange dans le même champ, puis à la récolte on choisit les plus beaux pieds, mais en nombre - 150, 200- pour les graines), soit sélectionner une variété qui nous plaît, de la même manière.
La sélection massale existe de plein de manières... quand un paysan sème du blé rouge d'Alsace dans son champ il faut 3-4 ans pour que ça se stabilise, le temps que la population s'adapte. Ce n'est pas stable il faut être vigilant.
Ensuite dans certaines variétés, il y a des plantes très différentes. Cela ne les empếche pas d'être de la même variété.
Les paysans ont sélectionné par sélection massale les variétés sur des critères globaux, pas sur des dosages de protéines ou autres, ce qui conserve une bonne biodiversité au sein de la population.