garance11 a écrit :Encore que l'ITAN, Terra Vitae et d'autres devraient déposer des dossiers en commun, on est pile poil dans les temps.Pour réussir à obtenir des fonds il faut se regrouper... avis aux permaculteurs
...
Moilamain,(je m'adresse à toi car tu oeuvres au sein de l'ITAN, Terra Vitae et surement ailleurs...) que pourrions-nous faire concrètement? il faudrait faire accepter la permaculture comme l'action la plus complète socialement, productive concernant la méthode culturale, de préservation de l'environnement, d'économie des ressources et des énergies etc.
Obtenir des fonds.... c'es bien joli, mais il faut un projet derrière. Alors quel genre de projet ? et surtout : qui pour le porter ?
Je vois bien Terra vitae s'acquitter de la tâche de construire un projet, il y a des programmes de recherches et d'études possibles, certains programmes ont déjà débutés, et en plus il y a du monde (porteurs de projet ou futur paysan) prêts à s'investir dans le suivi de tels études.
Un projet d'étude, ça peut être tout simplement, implémenter une ferme selon les principes de la permaculture, cultiver en utilisant des méthodes respectueuses du vivant (pas de produit chimique), innovante et inspirée de la nature (plantes compagnes, couvre-sol vivant, etc.), y intégrer des animaux en cyclant les transferts de fertilité, et parvenir à un apport de nutriments par les arbres et les légumineuses.
Voilà un projet qui pourrait être étudié et qui pourrait apporter plein d'infos utiles pour les agriculteurs en plus de proposer un système reproductible (car faut pas se leurrer, c'est ce que tout le monde recherche, le gouvernement comme les agriculteurs : un système pensé et éprouvé par un autre, qu'on peut implémenter tel quel pour en récolter les fruits, sans se casser le cul à réfléchir parce que tout le monde n'est pas permaculteur-designer...)
L'embêtant avec ce genre d'étude, c'est que c'est méga-complexe, qu'il faut une préparation de fou pour mettre au point des protocoles capables d'être appliqués et donnant des résultats pertinents et nouveaux (parce que si les résultats c'est pour dire : la carotte et le poireau vont bien ensemble... non merci, on le sait déjà, et au niveau de l'exploitation moyenne française, c'est physiquement et mécaniquement pas trop possible, associer les plantes, ça marche sur de relativement petite surface...) Et il faut du monde pour gérer ça, mais les sous servent à ça, donc c'est cool.
Terra-vitae a déjà mis sur pied une tel étude sur 3 ans avec le système de culture de la ferme du Bec Hellouin comme support (étude sur 1000 m²).
Pour une autre étude, il faut leur souffler l'idée ou leur proposer de s'y activer.
Concernant l'ITAN... y'a combien de monde à l'itan ... ? y'en a 3, dont un enseignant d'économie qui veut plus remettre les pieds dans un champ tellement ce qu'est l'agriculture aujourd'hui le dégoûte, un autre qui est étudiant et qui n'a pas le temps, et un martien... l'itan ne peut structurellement pas faire ce genre d'étude ou monter ce genre de dossier (actuellement en tout cas).
Quant à nous permaculteurs, qui sommes-nous ?
à titre perso, même si je me titre "permaculteur", je ne me revendique pas d'une mouvance agricole de la permaculture.
Dans une ferme, la permaculture s'utilise pour concevoir, et elle apporte aussi une façon de penser, de réfléchir, sur comment gérer ou choisir ses techniques de culture.
Mais je ne pense pas qu'un jour, la permaculture soit reconnu comme un type d'agriculture (et je ne le souhaite pas d'ailleurs, et d'ailleurs, si la permaculture a bien du mal à percer dans le milieu agricole, c'est parce que ce n'est pas un type d'agriculture)
S'il y a un type d'agriculture à promouvoir, c'est bien l'agroécologie. Et d'ailleurs, concevoir un système agricole en permaculture et faire de l'agroécologie, c'est exactement la même chose, c'est s'inspirer du fonctionnement des écosystèmes naturels pour établir et gérer des systèmes agricoles.
à la question
"que pourrions-nous faire concrètement ?", si le "nous" concerne les permaculteurs, je répondrai pas grand chose... le "nous" dont il est question n'est pas une entité défini, avec une vocation et des objectifs, comme pourrait l'avoir un "nous" qui pourrait être la Conf' ou Nature et progrès ou une autre asso...
le "nous" dont il est question, c'est une somme d'individu se revendiquant ou se disant "permaculteur"... mais c'est quoi un permaculteur ?
Sur ce forum, chacun a sa définition et ça en vient régulièrement à batailler pour imposer sa vision.... le "groupe" n'existe pas...
Des assos ou des structures bien définis peuvent faire des choses, des individus peuvent faire des choses, mais nous (les permaculteurs), je vois pas de quoi on est capable...
Je peux paraître désabusé dans ma réponse, mais si je le suis, c'est uniquement par la manière de poser la question, qui attend que les idées, les intentions et les actions viennent des autres, et qui, en plus, est posé dans un contexte de volonté de faire changer le système actuel qu'est l'agriculture française (c'est-à-dire : l'agriculture décidé par le gouvernement)
Je préférerai lire "qu'est-ce que je peux faire ?" ou encore mieux "je me suis demandé ce que je pouvais faire, et j'ai trouvé une solution que je vais mettre en place"
à titre perso, je ne vois pas de problème dans l'agriculture actuelle. Elle est ce qu'elle est.
Ou dit autrement, ce n'est pas dans "l'agriculture" que je vois les problèmes.
Ils sont dans les individus, qui perçoivent leur environnement sous forme de problème, c'est ce qu'ils veulent voir, et ils veulent le voir à l'extérieur d'eux-mêmes.
... bon, ça devient très philosophique... j'arrête là !
et puis d'ailleurs, je ne fais plus partie des hautes instances de Terra vitae et de ITAN...
